"Si tu ne te couvres pas, tu vas tomber malade !" "Mais non, c’est dans la tête !" De ces deux affirmations, laquelle est vraie ? Dans l’absolu, aucune. Pourtant, rappelle l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, "la baisse des températures est souvent accompagnée par une hausse des maladies infectieuses : rhume, grippe, rhinopharyngite, gastro-entérite etc.". Le froid n’est, toutefois, pas directement responsable de ces maladies. Et si se couvrir permet de limiter (un peu) les risques, cela ne garantit absolument pas d’éviter de tomber malade.
Pourquoi tombe-t-on malade lorsqu’il fait froid ? Europe 1 vous résume les principales raisons.
- 1) Les défenses immunitaires s’affaiblissent
Lorsqu’il fait froid, l’ensemble du corps est mobilisé pour tenter de conserver la température interne nécessaire à son bon fonctionnement. Lors de cette mobilisation générale, les vaisseaux sanguins rétrécissent, les cellules ralentissent et l’activité des globules blancs diminuent. Ajoutez à cela une baisse de la luminosité et, donc, de l’apport en vitamine D, et vous avez des défenses immunitaires moins à même de résister aux virus.
Voilà pourquoi se couvrir correctement permet de limiter un peu les risques. Problème ? C’est loin d’être la seule raison qui fait que l’on tombe malade en cas de froid.
- 2) Le confinement renforce la proximité
Selon la plupart des spécialistes, c’est LA cause numéro un de l’essor de certaines maladies en hiver : la proximité. En hiver, la plupart des gens veulent rester au chaud. Les pauses déjeuners à l’extérieures sont moins courantes, on prend le métro plutôt que le vélo, on se donne rendez-vous chez soi ou dans un café plutôt que dans un parc… Résultat, les virus se propagent plus facilement d’une personne à une autre, via la salive, la morve et toutes les microgouttelettes provoquées par vos toux et vos éternuements.
D’où la nécessité de se laver les mains régulièrement, même si vous n'êtes pas malade.
- 3) Le système respiratoire est affaibli
Lorsque l’on respire par le nez, les muqueuses nasales disposent d’un mécanisme pour réchauffer l’air entrant. Ce transfert de chaleur humidifie l’air, ce qui explique pourquoi le nez coule. Or, pendant que l’air s’humidifie, les muqueuses se dessèchent et elles jouent moins bien leur rôle de protection. Les virus ont donc davantage de place pour pénétrer l’organisme.
En outre, en hiver, les bronches sont davantage affectées. Première raison : on ouvre moins les fenêtres, et les particules fines stagnent. Deuxième raison : la sécheresse de l’air qui accompagne souvent le froid peut également irriter les bronches. Résultat : il y a une augmentation du "nombre de protéines ‘serrures’, par lesquelles les rhinovirus responsables du rhume entrent dans les cellules et les infectent", expliquait, en 2011, Luc de Saint-Martin Pernot, médecin interniste au Centre hospitalier régional universitaire de Brest, dans le magasine Pour la science.
Conclusion : faîtes le maximum pour rester au chaud, mais pensez à aérer chez vous ou au boulot de temps en temps !
- 4) Le soleil affaiblit les virus, le froid les renforce
Le froid n’a pas uniquement un impact sur vos organismes. Il en a également un sur les virus eux-mêmes. D’une part, plus le soleil est caché, plus les virus sont en sécurité, car ces derniers craignent les rayons ultra-violets. En outre, le froid est soupçonné d'endurcir la coque qui protège certains virus lorsqu’ils sont à l’extérieur d’un corps, comme la gastro-entérite ou les rhinovirus. Enfin, selon une récente étude suédoise, l’absence d’humidité dans l’air qui accompagne souvent le froid rendrait les microparticules plus légères dans l’atmosphère. Les virus - et notamment la grippe – sont donc plus volatiles et susceptibles d’aller à l’assaut du corps humain.
Pour éviter le plus possible de croiser le chemin de ces virus engaillardis, suivez donc le même conseil que celui donner plus haut : lavez-vous les mains autant que possible !
Les risques cardiovasculaires augmentent
En 2006, une vaste étude citée par Le Figaro évaluait à 15.000 le nombre de décès excédentaires survenant chaque année en hiver en France. Et l’une des principales composantes de cette surmortalité hivernale serait la hausse des accidents cardiaques à cette période de l’année. "Lorsqu'il fait froid, les vaisseaux sanguins se contractent pour limiter les pertes de chaleur de l'organisme. Cela induit une plus grande viscosité du sang qui met notre cœur à rude épreuve", explique Le Figaro. En outre, une diminution de l’activité physique et une alimentation moins saine en hiver pourraient expliquer l’augmentation des risques.
Conseils, donc : couvrez-vous, motivez-vous pour faire un peu de sport malgré le froid et limitez les raclettes !