Avec le déconfinement et l'arrivée de l'été, les envies de balades ou de randonnées ne manquent pas. Mais cette année encore, attention aux tiques ! Alors qu'elles sont de sortie sur presque tout le territoire, la maître de conférence en parasitologie à l'université de Strasbourg, Nathalie Boulanger, était l'invitée de "Sans Rendez-vous", sur Europe 1, pour nous en dire un peu plus sur ces bestioles et leurs piqûres.
Les tiques s'attaquent-elles toutes à l'Homme ?
Sur la quarantaine d'espèces répertoriées en France, deux seulement piquent les êtres humains, la "dermacentor" et l'"ixodes ricinus". Cette dernière, surnommée "tique du mouton", est la plus fréquente et donc celle qui est le plus souvent responsable des piqûres sur l'Homme. Mais ce dernier "n'est qu'un hôte accidentel" pour cette tique qui préfère s'attaquer "aux rongeurs, aux oiseaux, ou aux cervidés", indique au micro d'Europe 1 la spécialiste.
Une piqûre de tique est-elle forcément synonyme de maladie ?
Connue pour transmettre la maladie de Lyme, la tique n'est pas forcément vecteur d'un agent pathogène. D'après Nathalie Boulanger, on compte entre 10 et 20% de tiques porteuses de la "grande imitatrice". Quant aux autres maladies, seulement 1 à 2% des tiques peuvent les transmettre. Mais c'est sans compter sur notre "système immunitaire qui est souvent efficace" contre ces attaques, rassure la parasitologue.
Il y a-t-il une saison des tiques ?
Il est de coutume de dire que le printemps et l'automne sont des saisons propices aux tiques, mais en réalité cela n'est que partiellement vrai. "Tout dépend de la zone géographique : sur la côte océanique il y en a toute l'année, alors que le pourtour méditerranéen est épargné car la tique n'aime pas la sécheresse." Néanmoins on la retrouve "dans les zones humides, comme les forêts de feuillus, les forêts mixtes", où les feuilles vont lui servir d'abri pour se reproduire. C'est pour cela que les régions Est et Centre sont "très concernées par les tiques".
Comment se protéger des tiques ?
Si vous prévoyez d'aller dans une "zone à risques" (forêts, parcs, jardins...), Nathalie Boulanger préconise donc de porter "des vêtements légers et couvrants de couleur claire pour les repérer plus facilement". Et si des tiques ont élu domicile dans votre jardin, elle "conseille de tondre, de ramasser les feuilles et d'éviter d'avoir des tas de bois" pour réduire au maximum les lieux qu'elles affectionnent.
La spécialiste insiste également sur une inspection corporelle une fois de retour à la maison, en privilégiant là-aussi les zones chaudes humides, à savoir "les creux des genoux, les aisselles, les organes génitaux, le nombril, ou encore le cuir chevelu chez les enfants". Une étape d'autant plus importante que le délai de transmission d'un agent pathogène est de "12 à 24 heures".
Comment enlever une tique ?
Pour retirer une tique, la parasitologue recommande l'utilisation de tire-tiques vendus dans le commerce qui ont la forme de petits pieds de biche. "Mais une pince à épiler peut tout à fait faire l'affaire, à condition d'avoir la bonne méthode. Pour commencer, il ne faut rien mettre sur la tique, puis, pince à épiler en main, il faut la prendre le plus près possible de la peau pour essayer de l'extraire en tournant". Si des pièces piqueuses de l'animal restent dans votre peau, pas de panique, "c'est le système immunitaire qui va s'en charger".
Une fois l'extraction faite, il est important de désinfecter la peau, de bien se laver les mains, mais aussi de surveiller "le point de piqûre pendant trois à 30 jours, afin de voir si quelque chose se développe". Nathalie Boulanger insiste également sur la nécessité de surveiller son état de santé global, et d'aller consulter en cas de fatigue ou de fièvre qui peuvent apparaître sous sept à dix jours.