Claude Évin / Europe 1 1:11
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Invité de la matinale de Nikos Aliagas, mercredi, l'avocat et ancien ministre de la Santé Claude Évin estime que la suppression du numerus clausus, prévue par le projet de loi santé présenté mercredi, ne doit pas conduire à abandonner toute démarche sélective pour former à la profession de médecin.
INTERVIEW

C'est l'un des points saillants du projet de loi "Ma santé 2022", détaillé par Emmanuel Macron à l'automne et présenté mercredi en Conseil des ministres : le numerus clausus, qui fixe la limite de places en deuxième année de médecine, va être supprimé à la rentrée 2020.

"Besoin de sélectionner les professionnels". Une bonne nouvelle, selon l'avocat et ancien ministre de la Santé Claude Évin, pour qui il ne faut pourtant pas faire de cette mesure "une espèce de totem : ce n'est pas parce qu'on va avoir plus de médecins qu'on va avoir des médecins qui vont s'installer auprès de la population", a-t-il rappelé sur notre antenne, mercredi matin.

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"On a besoin de sélectionner les professionnels : il ne s'agit pas non plus que n'importe qui exerce le métier de médecin. Il restera une démarche sélective pour accéder à la profession de médecin", a également précisé l'ancien ministre de 1988 à 1991. "C'est sans doute nécessaire de réformer les études médicales, mais l'organisation, l'appui à l'installation des professionnels et l'organisation de maisons de santé pluri-professionnels doivent être le cœur de la mise en oeuvre de la réforme", a-t-il aussi pointé.

Système de santé "trop cloisonné". Interrogé par Nikos Aliagas, Claude Évin a par ailleurs déploré "un système de santé encore trop cloisonné" et "trop national dans son organisation" : "Ce que la population est en droit d'attendre, c'est une bonne organisation" du système de santé, avec un "maillage du territoire" entre les différents acteurs. "Les territoires sont différents selon la population, il faut faire du cousu-main", a-t-il insisté.