Quarante millions d'euros seront mobilisés cette année pour financer les mesures dévoilées en juin par le gouvernement pour la psychiatrie et la santé mentale, a annoncé jeudi la ministre de la Santé Agnès Buzyn aux professionnels du secteur réunis à Paris. Formation des étudiants aux "premiers secours en santé mentale", prévention du suicide ou encore développement de la pédopsychiatrie figuraient au menu de la feuille de route présentée cet été par la ministre pour améliorer les conditions de vie, l'accompagnement, et l'accès aux soins des personnes souffrant de troubles psychiques.
Ces 40 millions viennent s'ajouter "en 2019 aux 64 millions d'euros issus des crédits dégelés exceptionnellement dans leur intégralité en décembre 2018", ainsi qu'à la rallonge "pérenne" de 50 millions d'euros annoncée à la même période, comme les 10 millions réservés à la création d'un fonds d'innovation organisationnelle en psychiatrie, a précisé le ministère dans un communiqué.
Création de postes de chefs de cliniques. La ministre entend "répondre au constat partagé avec les professionnels de la psychiatrie des difficultés actuelles de leur exercice dans notre pays", souligne le communiqué. Elle a ainsi annoncé "le renforcement de la filière de pédopsychiatrie par la création de 10 nouveaux postes de chefs de cliniques" pour cette discipline en 2019, l'augmentation du nombre de "lits et de places dédiés (...) en priorité dans les départements où elles s'avèrent faibles ou inexistantes", et la nomination de 6 praticiens hospitalo-universitaires titulaires en pédopsychiatrie, "portant le nombre d'universitaires de 36 en 2016 à 47 en 2019".
Une formation d'infirmiers spécialisés en trois ans. Prévue par le plan santé du gouvernement dévoilé en septembre, la création dès la rentrée 2019 d'une formation en trois ans d'infirmiers de pratiques avancées (aux compétences élargies, ndlr) en psychiatrie a par ailleurs été confirmée jeudi par la ministre. Ces annonces interviennent deux jours après une manifestation ayant rassemblé quelque 300 infirmiers, médecins ou proches de malades à Paris, à l'initiative de plusieurs syndicats et collectifs mobilisés ces derniers mois dans des hôpitaux psychiatriques à Amiens, Rouen ou encore au Havre.