"C'est l'ensemble des zones de vacances qui sont impactées", pointe Nicolas Bruder. Invité d'Europe 1, le chef du service réanimation à l'hôpital la Timone à Marseille a évoqué des taux d'incidence extrêmement élevés dans le sud de la France, qu'il attribue aux départs en vacances, "la libération du confinement, les réunions festives".
Évoquant spécifiquement les populations jeunes, selon lui plus réticentes à se faire vacciner, Nicolas Bruder s'inquiète de voir entrer régulièrement en réanimation des patients âgés d'une trentaine d'années.
Des jeunes régulièrement admis en réanimation
"Quand on regarde l'incidence chez les populations des 20-30 ans, on n'a jamais vu ça : on est autour de 1.600 pour 100.000", explique le médecin. "Clairement, ce sont tous les endroits où il y a la fête, où l'on ne porte pas de masque, qui ont conduit à cette augmentation d'incidence", estime-t-il.
D'ailleurs, Nicolas Bruder rappelle que les formes graves n'épargnent pas les plus jeunes. "On admet tous les jours des patients qui ont 30, 32, 35 ans", déplore le médecin, qui évoque des admissions régulières de jeunes en réanimation, et donc, par définition, des formes graves de Covid-19. "Ca devient, de manière inquiétante, beaucoup plus fréquent". En effet, ajoute-t-il, le taux d'incidence chez la population jeune est très élevée. "C'est quelque chose qui nous inquiète, et qui doit faire réfléchir la population jeune qui a souvent plus de réticence à se faire vacciner."
En effet, précise le chef du service réanimation de la Timone, les personnes admises dans son hôpital ne sont pas vaccinées. En réanimation, "aucun patient n'est vacciné de manière efficace".
"Une quatrième vague qui aurait pu être évitée"
Pourtant, malgré un passage en soins critiques, certains persistent et refusent le vaccin. Face à ces réticences, les soignants sont désemparés. "Ils sont fatigués, et désespérés de voir que ça repart", déplore Nicolas Bruder. "Il faut faire beaucoup d'efforts sur une quatrième vague qui aurait pu être évitée simplement par la vaccination", poursuit-il.
Du fait de l'augmentation des admissions en réanimation - qui doublent toutes les semaines -, Nicolas Bruder évoque la possibilité de déprogrammer quasiment toutes les interventions chirurgicales non urgentes dès la semaine prochaine.