Une étude baptisée "Prévenir" a démontré l'efficacité de la PrEP contre le VIH (photo d'illustration). 4:23
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Benjamin Lévêque
À l'occasion du Sidaction, organisé de vendredi à dimanche, Europe 1 fait le point sur la PrEP, le traitement préventif pris par quelque 20.000 personnes pour ne pas être contaminées par le VIH, et dont l'efficacité vient d'être prouvée par une étude menée pendant trois ans. 
DÉCRYPTAGE

C'est un sigle dont on ne connaît pas toujours la signification, mais qui peut changer des destins. En France, 20.000 personnes prennent la PrEP, le traitement préventif qui vise à éviter d'être contaminé par le VIH. À l'occasion du Sidaction, organisé de vendredi à dimanche, Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de ce médicament et de son efficacité, qui vient d'être prouvée par une étude. 

"Si vous la prenez régulièrement, vous êtes très bien protégé"

Disponible en France depuis 2016, la PrEP peut se prendre de deux façons différentes : soit en continu - une gélule tous les jours à la même heure-, soit "à la demande" - deux comprimés avant un rapport sexuel à risque, puis deux après. Et d'après une étude baptisée "Prévenir", menée pendant trois ans, le médicament remplit son rôle. 

Sur 3.000 participants, "il n'y a eu que six cas d'infection par le VIH", souligne au micro d'Europe 1 le Professeur Jean-Michel Molina, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis. "L'analogie qu'on peut faire, c'est celle de la pilule contraceptive : si vous ne prenez pas votre pilule contraceptive, vous risquez la grossesse. C'est un peu la même chose avec la PrEP, si vous la prenez régulièrement, dans les bonnes conditions, vous êtes très bien protégé."

"Je le vis beaucoup mieux et je n'ai plus ce stress"

Cette régularité est parfaitement acceptée par Antoine, 29 ans, qui prend son comprimé tous les soirs au dîner. "Il m'arrivait de temps en temps d'avoir des rapports sexuels non protégés, en retour de soirée, quand on est alcoolisé et qu'on ne réfléchit pas vraiment, on oublie les risques que l'on prend", témoigne-t-il sur Europe 1. "J'avais un stress qui était assez long puisqu'il fallait attendre six semaines pour faire les tests et s'assurer de ne pas avoir contracté le VIH. J'ai commencé la PrEP en mars 2020, maintenant je le vis beaucoup mieux et je n'ai plus ce stress."

Coupons court à toute idée reçue : la PrEP ne protège que du VIH et pas des autres MST types Chlamydia ou Syphilis. Et si elle se présente comme une des meilleures manières de lutter contre le virus du Sida, c'est notamment parce que la recherche pour un vaccin n'a pas encore abouti. Une équipe de scientifiques américains en a bien testé un, fonctionnant sur le même modèle que ceux qu'on utilise en ce moment contre le Covid-19, c’est-à-dire à ARN Messager. Et ses résultats sont encourageants : 97% des participants ont fabriqué des anticorps contre le VIH. 

Toutefois, "beaucoup de vaccins ont été capables de générer des réponses immunitaires, mais jusqu'à présent ça n'a pas suffi pour pouvoir obtenir une prévention de l'infection", souligne Jean-Michel Molina. "Le VIH est un virus qui est beaucoup plus variable, qui mute beaucoup plus fréquemment que le coronavirus, qui est très stable." Pour soutenir les chercheurs dans leur travail, il est donc plus que jamais temps de faire un don, par téléphone en appelant le 110, ou par SMS en envoyant DON au 92110.