La fin des longues listes d’attente pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste ? La publication de l’arrêté du 25 janvier 2023 au Journal officiel offre la possibilité, depuis le 1er février, aux personnes âgées de 16 ans à 42 ans, de s’adresser directement à un orthoptiste pour la première prescription de lunettes ou de lentilles de contact. Des prescriptions qui pourront se faire sous certaines conditions. Mais qu’est-ce qu’un orthoptiste ? Europe 1 fait le point.
Ce sont des spécialistes de la vue et leur travail est de rééduquer et d'adapter les muscles de l'œil. Ils sont appelés, depuis de nombreuses années, les "kinés de l'œil". Contrairement aux ophtalmologistes, ils ne s'occupent pas de l'œil, mais des muscles qui l'entourent.
L'orthoptiste propose une rééducation propre à chaque patient
"L’orthoptiste dépiste, analyse et traite les troubles visuels, qu’ils soient d’origine moteurs, sensoriels ou fonctionnels. Il évalue également les capacités visuelles, effectue des examens d’exploration (photos du fond d’œil, mesure de la tension oculaire, évaluation du champ visuel). Il réalise et propose une rééducation propre à chaque patient", a indiqué le syndicat national autonome des orthoptistes. La formation pour devenir orthoptiste dure trois ans post-bac et correspond à une licence dans le paramédical. Elle permet d'obtenir un certificat de capacité.
Désormais, ils peuvent donc faire des prescriptions dans certains cas précis, dans le but de désengorger les cabinets d'ophtalmologie et permettre aux ophtalmologues de se concentrer sur les cas les plus complexes.
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La colère des députés de l'opposition
Mais cette décision n'est pas du goût de tous. En 2021, l’article 40 du projet de budget de la Sécu 2022, à l’origine de cette décision d'autoriser les orthoptistes à prescrire des lunettes, avait provoqué la colère de l’opposition à l’Assemblée nationale. Selon eux, cela ne permettrait que d’empêcher ou retarder le dépistage de maladies de l'œil. "Quand on nous dit qu'on n'est pas capable, c'est un blocage psychologique et un blocage politique", rappelle de son côté au micro d'Europe 1 Laurent Milstayn, orthoptiste. Ce dernier pointant par ailleurs que "depuis une vingtaine d'années, ce sont majoritairement les orthoptistes qui font la préconsultation dans les services d'ophtalmologie, sans que les ophtalmologistes aient besoin de reprendre les mesures que les orthoptistes fournissent".