Crise de l'hôpital, crise de la médecine de ville... La santé traverse depuis plusieurs années une zone de fortes turbulences. Pour que les urgences regagnent en attractivité et pallier le manque de personnel, le ministre de la Santé Frédéric Valletoux veut confier davantage de tâches aux infirmiers.
Consulter et être suivi par un infirmier, plutôt qu'un médecin pour certaines pathologies chroniques, faire renouveler son ordonnance par une infirmière : voilà ce que pourraient être les nouvelles missions des paramédicaux. Une mesure de bon sens selon Daniel Guillerm, président de l'ordre national des infirmiers. "Ces patients-là sont stabilisés. En fait, toutes les prises en charge, ne nécessitent pas un renouvellement de prescription par le médecin. On a des patients chroniques qui sont par exemple sous anticoagulants. Donc, on aurait possibilité de prescrire, mais toujours en liaison avec le spécialiste du médecin généraliste", précise-t-il au micro d'Europe 1.
De nouveaux actes, accompagné d'une augmentation ?
Par ailleurs, le ministère de la Santé souhaite donner la possibilité aux infirmiers volontaires de signer des certificats de décès. Aujourd'hui, seul un médecin est habilité à le faire. "Vous avez des familles qui attendent une journée, en fait, le passage du médecin pour signer le certificat de décès. On ne peut pas décemment laisser une famille regarder le corps de son défunt sans pouvoir le toucher en l'absence de certificat de décès", assure Daniel Guillerm.
Mais en contrepartie de ces nouveaux services rendus, les 65.000 paramédicaux et leurs syndicats infirmiers espèrent une revalorisation de leurs actes. Une augmentation qui en période d'inflation, serait la bienvenue alors que les rémunérations n'ont pas bougé depuis plusieurs années.