Mal de gorge, fièvre, gros coup de fatigue… On confond souvent la pharyngite avec l'angine, tout aussi incapacitante. Une erreur, explique le docteur Jimmy Mohammed : "la pharyngite est une infection virale de l'europharynx, alors que l'angine est une infection des amygdales (qui reposent sur le pharynx). Ce n'est donc pas une maladie bactérienne."
À la différence de l'angine, cette inflammation s'accompagne souvent d'une toux et d'un nez qui coule, tandis que les douleurs de déglutition se font surtout sentir au moment d'avaler un aliment.
Aucun doute possible entre les deux si le malade a moins de trois ans : à cet âge-là, les tissus qui composent les amygdales ne sont pas encore matures… et donc pas susceptibles d'être ciblés par une angine.
C'est grave, docteur ?
La pharyngite est une maladie bénigne, mais elle n'est pas à prendre à la légère pour autant. "On pense souvent qu'une petite pharyngite ne fait pas mal, mais elle peut être très douloureuse et donner de la température", explique encore Jimmy Mohammed. "On peut avoir 39, voire 40 degrés chez les tout petits". Il tient à rassurer : "Ce n'est pas pour autant que c'est surinfecté, ni que c'est bactérien."
Côté durée, le malade peut souffrir "jusqu'à cinq à sept jours" avant de voir les symptômes s'estomper. Et non pas 48 heures comme on le pense souvent. "Même nous, médecins, il nous arrive de nous tromper", concède le consultant santé.
Il peut y avoir des complications lorsque la pharyngite est accompagnée d'une rhinite (rhinopharyngite), d'une otite, d'une sinusite ou d'une surinfection. Dans ce cas, le médecin peut juger qu'un traitement antibiotique est nécessaire.
La traiter, et éviter de la refiler
Que faire lorsqu'on est touché ? On ne donne pas d'antibiotiques pour une pharyngite, maladie virale. Le docteur Jimmy Mohammed recommande "du paracétamol, et puis du miel qu'on néglige souvent mais qui est un antiseptique naturel qui permet de fluidifier les sécrétions lorsque l'on tousse. Avec un peu de citron, on boit, on se repose."
"On fait surtout attention à ne pas contaminer les autres", préconise surtout le médecin. "À la maison, on évite les bisous à ses proches, mais au bureau, mieux vaut faire la bise que serrer la main, souvent mal lavée."
Si c'est possible, le remède numéro un reste de mettre le malade sous la couette et d'éviter qu'il n'entre en contact avec la collectivité.