La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a demandé mercredi "à toutes les personnes qui ne sont pas vaccinées [contre la rougeole] ou qui n'ont pas fait vacciner leurs enfants de faire un rattrapage", après la mort d'une femme de 32 ans à Poitiers.
Une couverture vaccinale insuffisante. "Quand une couverture vaccinale de la population est insuffisante, les personnes les plus vulnérables l'attrapent", a ajouté la ministre sur France Inter. "Dans certaines régions de France, la couverture est autour de 70%, c'est totalement insuffisant pour empêcher une épidémie d'émerger", a-t-elle affirmé.
Le vaccin désormais obligatoire. Agnès Buzyn a souligné que "pratiquement tous les cas de rougeole sont survenus soit chez des gens non vaccinés, soit n'ayant reçu qu'une seule dose dans leur vie, alors que deux doses étaient recommandées à l'époque". "Elles sont maintenant obligatoires en raison de la gravité de la maladie", a déclaré la ministre, rappelant que "dans une épidémie de rougeole, il y aura un décès sur 3.000 cas, une encéphalite avec séquelles pour 1.500 cas (...) et des pneumopathies beaucoup plus fréquentes". La rougeole fait partie des 11 vaccins désormais obligatoires pour les enfants nés à partir du 1er janvier.
Des 20-40 ans qui n'ont pas été vaccinés. Une épidémie de rougeole sévit actuellement en Nouvelle-Aquitaine. Une femme de 32 ans non vaccinée est morte au CHU de Poitiers (Vienne), où elle avait été admise le 1er février et placée en réanimation le lendemain. "C'est le reflet de l'histoire de la vaccination en France : il y a des gens de 20 à 40 ans qui ont grandi sans être vaccinés et se retrouvent aujourd'hui non-immunisés", a expliqué mardi Daniel Lévy-Brühl, responsable de l'unité chargée des infections respiratoires et de la vaccination au sein de l'agence sanitaire Santé publique France.
Un "énorme réservoir de sujets non-immunisés". Selon lui, "il reste un énorme réservoir de sujets non-immunisés, qui peuvent être demain les prochains cas de rougeole, voire de décès". En Nouvelle-Aquitaine, l'Agence régionale de santé (ARS) a recensé à ce jour 269 cas confirmés, dont un quart (66) a nécessité une hospitalisation, et pour quatre patients une admission en réanimation.