Un député britannique, élu d'une circonscription où réside une importante communauté juive, a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux élections, après des menaces d'un groupe islamiste et l'incendie criminel de son bureau. Cette décision de Mike Freer intervient alors que le nombre d'actes antisémites a fortement augmenté au Royaume-Uni, depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre et la guerre à Gaza.
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Un bureau incendié
Ce député de 63 ans n'est pas de confession juive, mais est élu dans la circonscription Finchley et Golders Green dans le nord de Londres, qui est l'un des lieux où réside le plus de juifs au Royaume-Uni. Dans la lettre qu'il a envoyée dimanche à ses électeurs et qui a été rendue publique mercredi tard par le parti conservateur, Mike Freer, élu depuis 2010, dit avoir reçu des menaces du groupe Muslims Against Crusades (Musulmans contre les croisades), interdit par le gouvernement britannique qui l'a classé comme organisation terroriste.
L'incendie criminel de son bureau fin décembre a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a-t-il déclaré. Ces menaces et cette attaque, ainsi que le meurtre en 2021 du député conservateur David Amess, ont provoqué "un stress insupportable" pour son mari et sa famille élargie, a-t-il écrit.
"Quand votre mari ou votre famille (...) s'inquiète de savoir si on va revenir le soir à la maison, il faut le prendre au sérieux", a-t-il dit dans un interview au Daily Mail. Le tueur de David Amess, membre du groupe jihadiste Etat islamique, s'était rendu dans le bureau de Mike Freer, mais celui-ci n'était pas présent.
Des drames précédents qui interpellent
En 2016, la députée travailliste Jo Cox avait été tuée par un militant neo-Nazi avant le referendum sur le Brexit. En 2010, le député travailliste Stephen Timms a lui été sérieusement blessé, poignardé par un extrémiste islamiste alors qu'il rencontrait des électeurs dans l'est de Londres.
Mike Freer avait déjà indiqué qu'il portait un gilet de protection quand il allait à la rencontre du public. Le président de la Chambre des Communes, Lindsay Hoyle, a promis une meilleure protection pour les députés. "Nous recevons tous des menaces de mort. Mais Mike a vraiment été pris pour cible", a-t-il dit jeudi à ITV.