Santé : 45% des médecins ont été victimes de harcèlement sexuel de la part de patients pendant leur carrière

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Yanis Darras
Selon une nouvelle étude, près de 45% des médecins ont déjà été victimes de harcèlement sexuel au cours de leur carrière. Dans les faits, les hommes et les femmes sont confrontés à des remarques ou des gestes déplacés, même si le personnel féminin y est beaucoup plus exposé. 

Le harcèlement sexuel dans le milieu médical prend une nouvelle ampleur avec cette nouvelle étude. Selon les recherches de l'Internal Medicine Journal, presque un médecin sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel de la part d'un de ses patients. Dans le détail, 45% des 18.000 médecins de plusieurs spécialités interrogés ont vécu ce type de comportement. Les femmes sont beaucoup plus exposées que leurs collègues masculins, puisqu'elles sont près de 52% à avoir été confrontées à du harcèlement sexuel, contre 34% des hommes. 

"Attention sexuelle non désirée"

La méta-analyse, menée par le docteur Caroline Kamau-Mitchell du Birkbeck College, combine près de 22 études issues de sept pays. Dans les faits, "le harcèlement sexuel de la part des patients est le plus élevé au Royaume-Uni, suivi du Canada, de l'Australie, des États-Unis, d'Israël, de l'Allemagne et enfin de la Malaisie".

Pour qualifier un acte d'atteinte à la pudeur, les chercheurs se sont concentrés sur les comportements des patients accordant aux médecins "une attention sexuelle non désirée, leur racontent des blagues à caractère sexuel, les invitent à sortir avec eux, ou leur envoient des messages ou des lettres romantiques", explique-t-il. 

Libération de la parole

Les chercheurs ont également inclus des patients ayant touché "leur médecin de manière inappropriée" ou qui avaient des érections ou "qui faisaient des commentaires déplacés sur leurs organes génitaux au cours des examens physiques", poursuivent-ils. 

Après une telle étude, les universitaires appellent à poursuivre la libération de la parole dans le milieu médical, ainsi qu'une meilleure prévention dans les hôpitaux grâce à "de la vidéosurveillance ou encore des boutons panique".