Elle peut être vue comme la maladie du siècle : la dépression touche près de trois millions de Français. Mais le gaz hilarant pourrait être la clé du problème. C'est ce que cherche à comprendre le CHU de Tours qui mène une expérience autour du protoxyde d'azote.
"Je commence de plus en plus à l'utiliser"
30 femmes ont participé à cette étude, dont 20 souffraient d'une dépression résistante aux traitements classiques. Les patientes ont été exposées pendant une heure au Meopa, un gaz hilarant utilisé par les médecins notamment pour apaiser les enfants avant un examen. Près de la moitié des patientes ont constaté une nette diminution des symptômes dépressifs.
"Moi, dans ma pratique clinique, je commence de plus en plus à l'utiliser. Ce que j'observe, c'est qu'il y a un effet thérapeutique qui dure au moins trois mois", note au micro d'Europe 1, Thomas Desmidt, à l'origine de l'étude. "J'ai vu encore une patiente hier qui me disait quand les effets commençaient à diminuer, mais ça faisait plus d'un an et demi qu'elle était en rémission totale de ses symptômes dépressifs après une seule exposition", poursuit-il.
Un gaz utilisé dès l'année prochaine dans les services de psychiatrie
Si le traitement fonctionne, c'est parce qu'il bloque certaines connexions dans le cerveau. "Lors d'un épisode dépressif, souvent assez sévère, on a une tendance à voir son cerveau qui tourne en boucle sur les choses extrêmement négatives. Eh bien, le gaz a un effet à éteindre, finalement, ce réseau cérébral", ajoute le spécialiste.
Grâce à cette découverte, le gaz hilarant pourrait être utilisé dans les services de psychiatrie dès l'année prochaine.