Si la schizophrénie et les troubles bipolaires sont reconnus comme deux états neuropsychiatriques bien distincts, ils présentent certains symptômes cliniques, des anomalies génétiques et des traitements communs. Pour mieux comprendre ces maladies invisibles et sur leur impact dans la vie de tous les jours, Olivier Delacroix est allé à la rencontre de Marion et Youri, qui ont accepté de se confier sur leur expérience.
Youri, schizophrène : "Je doutais totalement de mon identité"
A 17 ans, Youri est diagnostiqué schizophrène par un neurologue. Au micro d’Olivier Delacroix, il raconte : "Ce mot, pour moi, ne signifiait rien d'autre que l'image que j'en avais des médias et des films où il y avait des tueurs en série schizophrènes. J'avais les clichés totalement erronés comme le dédoublement de personnalité, ce qui n'était pas du tout le cas". C’est suite à une première consommation d’ecstasy qu’apparaissent chez lui les signes d’une psychose : bouffées délirantes, oublis, souvenirs erronés… Youri perd progressivement pied avec la réalité. "Toutes les informations qu'on accumule lors d'une journée vont être erronées, et on brode comme ça une réalité parallèle qui est faite de terreur. C‘est ça, la psychose", explique-t-il encore. Youri en vient même à avoir l’impression constante d’être surveillé par des espions. "Je me suis fait tout un scénario de science-fiction. Mais tout ça me paraissait totalement normal au fur et à mesure des jours ou des mois. C'est de plus en plus ancré : le moindre son, le moindre bruit, la moindre information vient alimenter la psychose", confie-t-il dans le podcast "Dans les yeux d’Olivier". Pour en entendre plus sur la manière dont cette maladie psychique a changé son quotidien et impacté ses relations, écoutez son témoignage.
Marion, bipolaire : "Je n'en pouvais plus de me battre contre moi-même"
Depuis toute petite, Marion alterne entre des états d’euphorie et des moments de tristesse profonde et d’agressivité. Dans ses périodes hautes, elle se sent capable de gravir des montagnes, mais dans ses périodes basses, elle sombre dans des abîmes de dépression. A l’âge de 14 ans, les crises de larmes empirent, et Marion en vient à l’automutilation. Dans le podcast "Dans les yeux d’Olivier", elle confie : "Je me coupais dans des endroits où ça ne se voyait pas, sur mes cuisses surtout. Je voulais faire sortir la douleur." Puis en terminale, Marion se met à avoir des hallucinations. "J’avais le sentiment que mes organes commençaient à pourrir, comme une gangrène du ventre. Mais en fait, je me rendais malade toute seule." Conduite en urgence à l’hôpital psychiatrique par ses parents, le diagnostic tombe : Marion souffre de bipolarité. "Il a fallu apprendre que ce n’est pas un trait de caractère, mais une pathologie. " Pour savoir comment sa famille a réagi face à ce diagnostic et comment Marion vit aujourd’hui avec son trouble bipolaire, écoutez son témoignage.
Dans le podcast “Dans les yeux d’Olivier” disponible sur toutes les plateformes d’écoute, Olivier Delacroix donne la parole à ceux qui ne l’ont jamais et prend le temps de récolter leur témoignage. Il cherche à comprendre sans juger les blessures intimes, les drames personnels et les questionnements profonds.
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