En septembre dernier, après six mois de grève des urgences, Christophe Prudhomme affirmait déjà sur notre antenne que seule une hausse des budgets pouvait calmer la colère de l'hôpital public. Six mois plus tard la crise du coronavirus est passée par là et les soignants, désormais en position de force, attendent avec impatience le lancement du "Ségur de la santé" lundi, ce nouveau plan qui doit mettre fin à des années de disette dans le secteur. Pour autant, le porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), médecin au Samu de Seine-Saint-Denis, et responsable CGT, se dit "sceptique sur la forme, comme sur le fond".
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Des embauches avant la revalorisation des salaires
Si le ministre de la Santé Olivier Véran a d'ores et déjà promis des revalorisations salariales pour les soignants, y compris en Ehpad, Christophe Prudhomme pointe qu'il ne s'agit là que de la seconde revendication des soignants. La première étant "des embauches pour l'hôpital et les Ehpad, mais on a rien entendu sur ça, déplore-t-il. "Si on avait eu plus de personnels soignants [dans les Ehpad], on aurait peut-être pu éviter une catastrophe", avance-t-il.
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Une différence entre les annonces et les actes du gouvernement
Demandant une véritable réforme structurelle de l'hôpital public, le porte-parole pointe en outre "une différence entre la parole gouvernementale et les actes" qui en découlent. "Regardez le numerus clausus, on nous avait annoncé sa suppression et on vient d'apprendre il y a trois jours qu'il y aurait finalement à peine plus de 9.000 places en deuxième année de médecine cette année, alors qu'on manque de praticiens !"
Des "mardis de la colère" pour "ne pas être oubliés"
Un double discours d'autant plus difficile à accepter que les soignants appellent à "remettre tout le système à plat". "La première décision du gouvernement [depuis l'annonce d'un nouveau plan hôpital, ndlr] est déjà en contradiction avec ce qu'on nous a dit", tonne-t-il. Mais loin de se décourager, le délégué CGT annonce le lancement des "mardis de la colère" avec une "journée d'action le 16 juin". Une nouvelle mobilisation "pour ne pas être oubliés, mais aussi pour que la population, qui nous a applaudit, nous appuie sur nos revendications". À savoir, "créations de postes, hausse des salaires et surtout l'arrêt des fermetures des lits d'hôpitaux".