Environ 182.000 faux pass sanitaires circulent en France selon des estimations du ministère de l’Intérieur. Certains de ces fraudeurs se retrouvent parfois à l’hôpital. Beaucoup alors n’osent pas admettre qu’ils ont menti, ce qui peut poser de réels problèmes aux personnels soignants qui doivent les prendre en charge. Il n’y a pas d’étude chiffrée sur la question, mais Frédéric Leyret, directeur du groupement hospitalier Saint-Vincent à Strasbourg, estime, en discutant avec ses confrères, qu’environ un patient hospitalisé sur 10 aurait un faux pass sanitaire.
"On sait qu'il y a de faux pass sanitaires qui circulent. Des personnes qui se disent vaccinées et qui ne le sont pas. Cela peut amener à des retards de prise en charge et des retards de diagnostic. C'est un risque inutile que prennent les patients. Nous, soignants, ne sommes pas là pour faire la morale. Nous avons interdiction absolue de dénoncer quoi que ce soit. Donc les patients doivent donner aux médecins tous les éléments pour les soigner le mieux possible", explique-t-il.
La police renforce ses contrôles
Vendredi, l'AFP avait appris de source proche du dossier le démantèlement, début décembre, d'un réseau qui a permis de créer entre 5.000 et 10.000 faux pass sanitaires pour un bénéfice de l'ordre de deux millions d'euros. Selon les premiers éléments de l'enquête, les faussaires ont récupéré les identifiants de pharmaciens sur le site de l'Ordre national des pharmaciens.
Face à la multiplication des faux pass sanitaires, police et gendarmerie ont renforcé leurs investigations numériques et répertorié d'autres modes opératoires, dont l'achat de faux certificats de vaccination sur internet et l'usage frauduleux d'un QR code attribué à un tiers. Les autorités traquent aussi les professionnels de santé ou agents administratifs qui fournissent de faux pass.