Lundi, Emmanuel Macron a décidé de suspendre le vaccin du géant pharmaceutique suédo-britannique, AstraZeneca. La France rejoint ainsi plusieurs pays européens qui attendent que l'Agence européenne des médicaments prenne position sur le sujet. Une décision qui va à l'encontre de la ligne politique soutenue par l'exécutif jusqu'à présent, mais qui n'apparaît pas comme scientifique, à la vue des chiffres sur les présumés effets secondaires.
Seulement 1 cas sur 160.000 présente des troubles de la coagulation du sang
Depuis lundi, la vaccination avec AstraZeneca est suspendue en France. Un revirement de politique sur le sujet qui n'est pas motivé par une multiplication des effets secondaires. En effet, sur près de 1,4 million de personnes ayant déjà reçu la piqûre contenant le sérum du laboratoire britannique, seule 1 sur 160.000 présente des troubles de la coagulation du sang.
Une information confirmée par l'Agence française de sécurité du médicament lundi soir, qui ajoute que peu de cas ont été signalés et qu'aucun décès n'est à déplorer dans le pays. Enfin, aucun lien de cause à effet n'est établi entre ces thromboses et la vaccination.
Un principe de précaution maximum
L'arrêt de la vaccination est en fait une décision politique. L'idée est d'appliquer le principe de précaution au maximum, comme le font l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Norvège, la Bulgarie, l'Irlande et les Pays-Bas.
En actant cette suspension, l’exécutif espère prévenir tout mouvement de défiance envers le vaccin d'AstraZeneca, qui reviendra dans la course, si l'Agence européenne du médicament parvient à lever les doutes. Cela permet "d'assurer une totale sécurité et transparence de la campagne vaccinale", explique certains proches d'Olivier Véran.
Pas de surveillance particulière pour les personnes déjà vaccinées
Que doivent faire les Français qui ont déjà reçu une injection d'AstraZeneca ? Rien de spécial. Les autorités sanitaires les invitent à se rapprocher de leur médecin en cas d'effet indésirable, mais cette recommandation vaut pour tous les vaccins.
L'Organisation mondiale de la santé doit aussi se réunir mardi pour se prononcer sur les possibles risques du vaccin. Elle continue cependant d'indiquer que la balance bénéfice-risque reste favorable au vaccin d'AstraZeneca.