Comme six autres Etats européens le même jour, la France a suspendu lundi la vaccination avec AstraZeneca par crainte d'effets secondaires, en attendant un avis de l'Agence européenne des médicaments (EMA). Une décision qui vient ralentir à nouveau la campagne de vaccination contre le coronavirus, mais que défend Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. "C'est une décision rationnelle", assure-t-il, estimant qu'"on n'est pas à 48 heures près".
"Intenable de ne pas suivre les autres pays"
Pour Éric Caumes, "ça aurait été intenable de ne pas suivre les autres pays européens", alors que les annonces de suspension se sont multipliées ces derniers jours. Et le spécialiste de relativiser l'importance de cette décision. "Il faut juste vérifier si ces effets indésirables sont imputables ou non au vaccin. Cela demande un peu de temps, donc c'est normal d'avoir demandé à l'Agence européenne du médicament de trancher", insiste Éric Caumes, qui ne voit "aucune raison de se précipiter".
De toute, façon, ajoute le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, "on est en pénurie de vaccins". Bien sûr, précise-t-il, avoir des vaccins un an après le début de la crise est "un miracle de la science", mais "les chaînes de production n'ont pas suivi".
"Le jeu en vaut la chandelle"
Mais quid de ces fameux effets indésirables qui inquiètent les gouvernements européens ? "Il y en a, on ne peut pas le nier", répond Éric Caumes. Plus largement, rappelle-t-il, "il y a des effets indésirables pour tous les vaccins, après c'est une question de fréquence". Les effets indésirables pouvant être provoqués par les différents vaccins sont généralement "une fièvre, une fatigue, des maux de tête, des douleurs articulaires, musculaires. Là, c'est peut-être un peu plus fréquent avec l'AstraZeneca".
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Pour autant, l'invité d'Europe 1 continue de défendre la vaccination avec le vaccin du groupe pharmaceutique suédo-britannique. "Je pense que le jeu en vaut la chandelle", assure-t-il. Et de conclure : "Il me semble que la balance bénéfices-risques est largement en faveur du vaccin".