Il n'y a pas eu de guérison miracle pour le système de santé, malgré les promesses d'Emmanuel Macron, vendredi devant les soignants du centre hospitalier de Corbeil-Essonnes. Les mobilisations se renforcent, que ce soit les médecins généralistes, les laboratoires ou encore l'hôpital public. Il va être compliqué de se faire soigner cette semaine. Les médecins généralistes poursuivent leur mobilisation. Ils ont manifesté jeudi pour réclamer notamment une hausse du prix de la consultation à hauteur de 50 euros. Le ministre de la Santé, François Braun, a déjà annoncé que ce ne sera pas le cas.
Plus de 90% des laboratoires seront fermés toute cette semaine
Alors, les cabinets tourneront au ralenti cette semaine, comme l'explique Noëlle Cariclet, porte-parole du collectif Médecins pour demain. "Notre grève continue, c'est-à-dire que les cabinets vont rouvrir dès lundi avec une activité limitée, la grève de la permanence des soins continue. Nous allons faire des actions crescendo, semaine par semaine, qui vont venir se cumuler pour continuer à faire pression sur ces négociations conventionnelles et essayer d'éveiller l'État à la problématique réelle de terrain du système de santé."
De la même manière, plus de 90% des laboratoires seront fermés toute cette semaine. L'État leur demande d'économiser 1,3 milliard d'euros en trois ans. Un montant jugé excessif qui pourrait entraîner la fermeture d'au moins 400 établissements, notamment dans les déserts médicaux et la suppression de 10.000 emplois. Et puis à partir de mardi, c'est l'hôpital public qui lance son mouvement. Les annonces du chef de l'État n'ont pas convaincu. Selon les syndicats, le personnel soignant est trop peu nombreux. Ils réclament 200.000 recrutements.
"On a une mortalité péri-infantile qui est catastrophique"
Invité ce dimanche matin au micro d'Europe 1, Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France, dresse un constat édifiant de notre système de santé. "On a une mortalité péri-infantile qui est catastrophique, on est au niveau de certains pays en voie de développement parce qu'on a fermé trop de maternités. Là, on sait qu'on a eu une surmortalité de 10.000 cet été. Alors le ministère s'est abrité derrière la canicule, pour ne pas dire que c'était le problème de l'accès aux soins. Là, vous avez une surmortalité avec la grippe et le Covid", détaille-t-il.
Avant d'ajouter : "J'étais de garde cette nuit : vous n'avez pas de place en unité de cardiologie, les réanimations sont pleines. Cette nuit, nous n'avons pas de médecin pour aller faire les certificats de décès. Donc pour l'instant, les gens gardent les cadavres chez eux et on ne sait pas si cet après-midi, on trouvera un médecin pour aller au domicile."
Le gouvernement doit maintenant trouver rapidement des solutions pour éviter une immobilisation générale des services de santé.