Et si la téléconsultation permettait de lutter en partie contre les déserts médicaux ? Chez certains spécialistes il faut en effet attendre parfois des mois pour obtenir un rendez-vous. A Saint-Quentin par exemple, dans l'Aisne, aucun ophtalmologue n'est disponible avant janvier 2022. De quoi inciter les médecins à mettre en place la télémédecine.
Des prises de rendez-vous rapides
"La dernière fois que vous avez consulté un ophtalmologiste c'était en 2013", constate la spécialiste. Dans cette minuscule salle de téléconsultation très épurée, on trouve seulement une chaise, une plante et un écran. Le visage de Ghita Guedira, ophtalmologiste y apparaît. Elle est à 100 kilomètres de là, à Lille, et c'est elle qui analyse les examens réalisés à l'instant sur le patient en pré-consultation.
"La réfraction, la tension, la photographie du fond d'oeil, un petit bilan oculomoteur...Tout ça m'est transmis de manière sécurisée", explique-t-elle. Quant au patient, Rémi, âgé de 33 ans, il ne s'attendait pas à obtenir si vite son ordonnance de lunettes. Cet ouvrier agricole a appelé le centre à 14 heures. "A 15h40 j'avais le rendez-vous, ça a été très très rapide. D'habitude j'aurais dû attendre six mois donc j'aurais peut-être lâché l'affaire", reconnaît-il.
Rendre "un service à la population"
Et c'est le cas de beaucoup d'autres patients dans la région, tentés eux-aussi de lâcher l'affaire faute de médecins disponibles. Un constat que regrette François Pelen, ophtalmologiste et cofondateur du groupe Point Vision, à l'origine de ces téléconsultations. "On a vu 500 personnes et sur ces 500 personnes, une centaine avait des cataractes et n'avaient pas été prises en charge. Alors si on peut aider à la reprise du suivi ophtalmologique des patients, on rend un service à la population", explique-t-il.
Son objectif est en effet de généraliser l'ophtalmologie à distance partout en France à la fin de cette expérimentation d'un an qui, dit il, est prometteuse.