"Pour tous les salariés, on peut dire que cette crise sanitaire est aussi une crise psychologique", résume Christophe Nguyen, psychologue du travail et président du cabinet Empreinte humaine (un cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux au travail) qui a réalisé, avec Opinion Way, une étude sur l'impact de la crise sanitaire sur l'état psychologique des salariés.
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44% des sondés ont déclaré être en détresse psychologique, dont 18% chez qui cette détresse est élevée, précise l'étude. "Un chiffre alarmant", selon Christophe Nguyen, qui explique que "la détresse psychologique regroupe différents symptômes comme la dépression et l'épuisement. Si cette situation perdure et qu'elle n'est pas traitée, elle peut entraîner des troubles plus graves comme des troubles anxieux, des phobies, de l'anxiété généralisée". Un constat face auquel "il est urgent d'agir", ajoute-t-il.
"Ceux sont les conditions de télétravail" qui peuvent être un "facteur de risque"
"Ce n'est pas tant le télétravail qui est un facteur de risque et de détresse psychologique en lui-même, mais les conditions de télétravail quand elles sont compliquées. Ceux qui travaillent dans des environnements d'une superficie de 40 m2, on a un taux de détresse psychologique élevée, autour de 25%, de même pour ceux qui travaillent en couple avec enfant", indique encore Christophe Nguyen.
L'étude insiste sur la situation des femmes qui doivent parfois mener seules le télétravail, les cours à la maison de leurs enfants et les tâches ménagères. Ainsi, une femme sur quatre est en situation de détresse psychologique élevée avec de forts risques de développer une dépression. "Les risques psycho-sociaux des salariés français perdurent et cette situation de confinement exacerbe ceux qui étaient déjà présents", analyse Christophe Nguyen.
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Selon lui, la situation doit mener à des changements dans la façon de pratiquer le télétravail. "Aujourd'hui, on a une situation exceptionnelle et il faudra revoir les modalités de télétravail. Il va falloir assouplir les conditions, prendre en compte les conditions dans lesquelles il s'exerce pour réussir le déconfinement", explique-t-il, indiquant que les entreprises ont un rôle à jouer. Si des initiatives ont été mises en place, comme des lignes d'écoutes psychologiques, elles ne sont pas suffisantes, pour lui, "si elles restent uniquement une boite noire sans un vrai dialogue et des mesures de prévention avec des programmes de santé publique".