Sébastien, 35 ans et vacciné. Il n'aurait jamais dû se retrouver sur la liste des personnes prioritaires, pourtant ce trentenaire en bonne santé a reçu un appel soudain lui proposant une vaccination immédiate dans une clinique à Paris, en raison de doses de vaccin contre le Covid-19 qui arrivaient à leurs dates de péremption. Une nouvelle illustration des dysfonctionnements de la campagne vaccinale en France, désormais élargie au plus de 75 ans et personnes atteintes de pathologies à haut risque, alors que de nombreux élus pointent le manque de doses dans leurs centres de vaccination
"J'étais dimanche matin à la maison avec mes enfants. Il était 9 heures du matin et je reçois un coup de fil d'une amie. Elle m'explique qu'elle a reçu en urgence elle-même un appel d'une amie qui travaille dans une clinique parisienne. Dans cette clinique, ils avaient des vaccins sur le point d'être périmé, qu'ils allaient devoir jeter dans l'heure", explique Sébastien au micro d'Europe 1. "On me dit que j'ai trois quarts d'heures pour arriver, donc je réveille vite ma conjointe, on prend nos deux enfants et on les met sur notre porte-vélo."
L'ARS pourtant contactée
"Le médecin qui nous a reçu était dépité", confie-t-il. "Il trouvait anormal d'être contraint de vacciner des gens comme nous, mais il m'a bien expliqué que l'ARS avait été contactée mais qu'elle n'avait pas répondu, qu'ils avaient essayé de trouver des gens âgés, malades, mais pas suffisamment et pas assez vite.
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"Je ne me sens pas coupable", assure le trentenaire. "Par contre, je me sens presque mal à l'aise d'avoir été vacciné, c'est anormal." Mercredi soir, la Direction générale de la Santé a fait état d'un bilan de près de 693.000 doses de vaccin déjà injectées sur près de 2 millions disponibles. Quelque 160.000 piqûres sont attendues cette semaine dans les maisons de retraites et 330.000 vaccinations hors Ehpad.