Le fabricant du Levothyrox a annoncé mercredi qu'il excluait de revenir à l'ancienne formule de ce médicament pour la thyroïde, alors que la polémique en France sur les effets secondaires de sa nouvelle version s'intensifie.
"Il n'est pas du tout question de revenir à l'ancienne formule" du Levothyrox, a déclaré une porte-parole de Merck Serono. "Nous comprenons la détresse des patients, mais il n'y a pas de solution miracle. Il faut voir avec son médecin s'il y a un besoin de nouveau dosage, et si ce n'est pas le cas, il faut attendre que le corps s'habitue" à la nouvelle formule, a ajouté cette porte-parole.
Une formule élaborée "à la demande" de l'ANSM. La nouvelle formule de ce médicament a été élaborée "à la demande de l'ANSM", l'Agence nationale de sécurité du médicament, et "dans l'intérêt du patient", car elle permet d'avoir une teneur en principe actif "beaucoup plus stable" que précédemment, sur la durée et d'un lot à l'autre, a-t-elle rappelé. "À ce stade il n'y a aucun effet indésirable dont la cause est liée au médicament. Les symptômes relatés sont classiques d'un dysfonctionnement thyroïdien, lié à une quantité de principe actif plus importante" dans la nouvelle version, ce qui peut "dérégler" certains patients, a-t-elle encore expliqué.
Une pétition qui dépasse les 200.000 signatures. La principale pétition en ligne citoyenne circulant depuis fin juin pour exiger un retour à l'ancienne formule, ou la mise à disposition des deux, avait dépassé les 200.000 signatures mercredi en fin d'après-midi. Depuis la commercialisation du nouveau Levothyrox ce printemps, 5.000 déclarations d'effets indésirables ont été enregistrées, selon l'ANSM, précisant qu'il est encore trop tôt pour savoir combien sont réellement liées au traitement. Les témoignages se multiplient de patients décrivant crampes, maux de tête, vertiges ou encore palpitations cardiaques, apparus selon eux avec la nouvelle version du médicament. La ministre de la Santé Agnès Buzyn recevait mercredi après-midi les associations de patients concernées, pour faire un point sur la situation.
Trois millions de patients en France. La France est le premier pays où le nouveau Levothyrox a été introduit, a précisé la porte-parole de Merck Serono, mais des procédures d'homologation de la nouvelle formule sont en cours dans d'autres pays également. L'Hexagone est le premier marché mondial du Levothyrox, avec 3 millions de patients. Merck Serono, filiale pharmaceutique du groupe allemand Merck KGaA, réalise un chiffre d'affaires annuel de 50 millions d'euros avec ce traitement en France, selon la porte-parole.