Quatorzaine et isolement des malades obligatoires dans certains cas, tracing... Avec le prolongement de l'état d'urgence jusqu'au 24 juillet décidé ce samedi, le gouvernement entend "conforter le cadre juridique" et "l'élargir" pour "y intégrer les enjeux du déconfinement", qui doit débuter le 11 mai. Une série de mesures impliquant notamment les médecins, constitués en "brigades sanitaires", qui devront faire un "tracing de niveau 1" en rentrant les données des malades et des "personnes contact" sur une plateforme dédiée de l'Assurance maladie. Un travail supplémentaire rémunéré. "C'est aussi un moyen de motiver les médecins", justifie au micro d'Europe 1 le président de MG France, premier syndicat des médecins généralistes, Jacques Battistoni.
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Un "forfait de 55 euros" pour une "consultation d'annonce" et un tracing des cas familiaux
"L'idée c'est de recevoir les gens, les examiner, leur prescrire un test et, dès qu'on recevra le résultat, le renseigner sur une plateforme de l'Assurance maladie s'il est positif" précise le professionnel de santé, invité du "Grand journal du soir" d'Europe 1 ce samedi. Dans ce cas, une discussion médecin-patient s'engage au cours d'une "consultation d'annonce" pour aider le malade, mais aussi retracer les "cas contact" dans le cercle familial. Un travail pour lequel chaque médecin percevra "un forfait de 55 euros".
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Entre deux et quatre euros pour chaque contact au-delà du cercle familial
Mais pour encourager les médecins à poursuivre leur enquête au-delà du cercle familial, l'Assurance maladie a prévu autre chose. Une rémunération supplémentaire sera accordée "si les médecins arrivent à repérer un certain nombre de personnes dans l'entourage du malade [afin de leur] proposer un test de dépistage", indique également Jacques Battistoni. Dans le détail, un généraliste touchera deux euros pour chaque contact supplémentaire avec nom, prénom, date de naissance, et quatre euros s'il y a, en plus de ces informations, un moyen de joindre la personne (numéro de téléphone, adresse, courriel).
"Il est logique qu'on soit rémunéré"
"L'idée, c'est d'impliquer les médecins", avance le président du syndicat MG France. "Nous ne sommes pas des enquêteurs, ce n'est pas à nous de téléphoner aux gens, mais on a des éléments assez facilement disponibles, des choses que le patient va spontanément nous dire." Des éléments qu'il faudra également indiquer sur la plateforme de l'Assurance maladie, "et il est logique qu'on soit rémunéré pour le temps" passé à le faire.