Elle a été au cœur de la lutte contre le coronavirus dans certains pays au début de la pandémie. Mais aujourd'hui, la stratégie dite de "l'immunité collective" est derrière nous. Si de nombreuses questions restent encore sans réponse, les chercheurs connaissent de mieux en mieux le Covid-19 et les hypothèses relatives à une immunité post-infection commencent à s'éclaircir. Invité de "Sans Rendez-vous" ce mardi sur Europe 1, le médecin réanimateur à l'hôpital parisien Lariboisière Bruno Megarbane fait le point sur les nouvelles connaissances en la matière.
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Une deuxième contamination est-elle possible ?
"Dans la littérature [scientifique] internationale, il n'a jamais été rapporté de cas de deuxième infection", rappelle le spécialiste. "Cela laisse penser, même sans preuve définitive, que l'immunité acquise avec une première infection est donc protectrice. De plus, les études sérologiques semblent montrer que l'ensemble des individus qui ont eu le Covid-19 développent des anticorps."
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Une immunité protège-t-elle vraiment ?
Si le corps adapte ses défenses après sa première rencontre avec le coronavirus, cela se concrétise-t-il par une immunité garantissant de ne plus pouvoir être infecté ? Pas forcément, explique Bruno Megarbane. Si l'organisme développe effectivement des anticorps, comme pour n'importe quelle maladie, "le taux et la nature neutralisante de ces derniers est variable". Concrètement, deux patients ne vont pas développer une immunité similaire : elle sera plus ou moins protectrice et durera plus ou moins longtemps en fonction des personnes.
De plus, "par analogie aux autres coronavirus, où l'immunité régresse au fil du temps, on peut penser qu'elle n'est pas du tout définitive". Elle durerait tout au plus "quelques mois", selon le spécialiste.
Une seconde infection pourrait-elle être aussi violente que la première ?
Si, comme l'avancent des chercheurs de l'université américaine de Princeton, le Covid-19 va se transformer "en virus hivernal", l'immunité temporaire procurée par une première infection ne serait donc en rien la garantie de ne pas en avoir une deuxième, a fortiori si elle intervient un an après. Mais le docteur Bruno Megarbane se montre rassurant : même sans anticorps, "la nouvelle infection serait très probablement moins importante, puisqu'il y a tout de même un certain niveau de connaissance du virus par le corps humain".