La France a fait des progrès "réels, mais encore très insuffisants" dans les soins contre la tuberculose, maladie qui touche surtout les plus précaires, ont indiqué mardi les autorités sanitaires.
4.741 personnes touchées en France en 2015. "Si la tuberculose a bien diminué en France entre 2008 et 2014, elle peut concerner toutes les populations", a écrit le pneumologue Arnaud Trebucq, dans une publication de Santé publique France. Cette affection des poumons, "maladie infectieuse la plus meurtrière au niveau mondial", a touché 4.741 personnes en France en 2015, dernière année où les chiffres sont disponibles, sur un total de plus de 10 millions dans le monde.
L'Île-de-France particulièrement touchée. Plus d'un tiers des cas dans le pays sont déclarés en Île-de-France, où l'incidence de la maladie est la plus élevée en métropole (18,3 cas pour 100.000 habitants). L'institut de surveillance s'intéresse particulièrement à Paris, où le risque de tuberculose est "souvent en relation avec le niveau de précarité de l'habitat".
Tous les patients ne vont pas au bout du traitement. D'après Santé publique France, il faudrait s'assurer de soigner plus de malades. Le taux de ceux allés au bout du traitement est passé de 73% en 2008 à 77% en 2014, progrès "réels, mais encore très insuffisants", d'après le Dr Trebucq. Sont surtout touchés des hommes (73%) et des personnes nées à l'étranger (76%), principalement sur le continent africain (environ la moitié des malades).
Une augmentation des cas à Paris. "Pour la première fois depuis 2002, le nombre de tuberculoses a augmenté à Paris en 2016, probablement en lien avec l'arrivée récente de patients jeunes primo-migrants, originaires essentiellement d'Afrique subsaharienne", ont souligné des membre du Centre de lutte anti-tuberculose de Paris.
Toutes les populations sont concernées. Mais parfois, la tuberculose peut surgir dans des endroits inattendus. Le Centre de lutte anti-tuberculose des Pyrénées-Atlantiques raconte ainsi une épidémie dans un lycée du département en 2016, soit 13 cas. Celle-ci "a été favorisée par la fragilité de ces populations de jeunes adultes et leur mode de vie", à savoir une grande proximité en internat et lors des activités scolaires et loisirs, qui favorisait la contagion.
L'affaire "tend à prouver qu'une telle épidémie peut se développer dans n'importe quel milieu et région", ont conclu les auteurs. Le 24 mars est la journée mondiale de lutte contre la tuberculose.