Les Français ne pourront plus traîner au travail, ni boire un verre chez un ami ou déambuler dans les magasins à la recherche de cadeaux de Noël. Le confinement sera remplacé par un couvre-feu à partir de mardi soir. Ce couvre-feu sera applicable à partir de 20 heures, et non pas 21 heures comme il était initialement annoncé. Mais est-ce qu’une heure de différence peut vraiment changer la donne face à l'épidémie de coronavirus ?
La mise en place d'un couvre-feu à 20 heures permet de supprimer une heure de contacts par rapport à 21 heures, mais il n'est pas sûr que cela suffise à inverser la tendance actuelle selon Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’hôpital Bichat. "Je ne pense pas que cela change massivement les choses. Le déterminant principal étant à quel point les gens vont respecter ce couvre-feu, quelle que soit l'heure déterminée", explique-t-il à Europe 1.
Un équilibre épidémique très précaire
Depuis quelques jours, les contaminations repartent à la hausse, le taux de reproduction du virus (le R effectif), à savoir le nombre de personnes que peut potentiellement contaminer un seul malade, remonte aussi, ce qui préoccupe l’épidémiologiste Dominique Costagliola. "On est dans une situation où l'on est dans un équilibre haut, avec un R effectif proche de un. Il suffirait de pas grand chose pour le déstabiliser. On passe d'un confinement partiel à cette mesure. De quelle côté va-t-elle nous faire basculer ? Il n'est pas sûr que ce soit suffisant pour que l'on reste en dessous du un", pointe-t-elle.
Ce R effectif est actuellement de 0,8 et s’il repasse au-dessus de 1, l’épidémie repartira. Le conseil de Dominique Costagliola avant Noël : s’auto-isoler dès maintenant pour limiter les risques de contaminations avant le réveillon.