Le botulisme est une affection neurologique grave provoquée par une toxine très puissante produite par une bactérie, qui peut être mortelle dans 5% à 10% des cas. Cette toxine se développe notamment dans les aliments mal conservés, et la maladie résulte en général d'une intoxication alimentaire, précise l'Institut Pasteur.
L'agent pathogène impliqué dans le botulisme est une bactérie appelée Clostridium botulinum (C. botulinum). C'est la toxine extrêmement puissante qu'elle synthétise qui est responsable de la maladie. Sur les sept types de botulisme connus aujourd'hui, quatre (les types A, B, E et plus rarement F) affectent l'homme.
Le botulisme se déclare quelques heures à quelques jours après l'incubation
En France, le botulisme est rare : l'incidence moyenne s'est stabilisée depuis 1980 autour de 20-30 foyers par an, impliquant le plus souvent chacun un à trois malades. Il s'agit dans la majorité des foyers, de botulisme alimentaire lié à la consommation de conserves familiales, mais aussi de produits artisanaux ou de la grande distribution n'ayant pas subi de processus poussé de stérilisation : salaisons, charcuteries ou encore conserves d'origines familiale ou artisanale.
D'autres formes de botulisme (infantile, due à la colonisation de l'intestin par C. botulinum ou par blessure, consécutive à la contamination d'une plaie par C. botulinum c) sont plus rares. Le botulisme se déclare après une incubation de quelques heures à quelques jours, en fonction du mode de contamination.
Atteinte oculaire, sécheresse de la bouche, défaut d'élocution...
En général, les personnes ayant partagé les mêmes aliments manifestent des symptômes identiques, mais avec une sévérité variable. Ceux-ci débutent par une atteinte oculaire (défaut d'accommodation, vision floue), une sécheresse de la bouche accompagnée d'un défaut de déglutition voire d'élocution.
Dans les formes avancées, ils évoluent vers une paralysie descendante des membres et des muscles respiratoires. C'est cette insuffisance respiratoire qui entraîne le décès, détaille l'Institut Pasteur.
La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelles
Les traitements sont essentiellement symptomatiques, c'est-à-dire qu'ils ont pour objectif de diminuer l'intensité des symptômes. Pour les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée sont nécessaires. L'administration d'anti-toxine botulique dans les heures ou les premiers jours après le début des symptômes peut permettre de raccourcir le temps d'hospitalisation, souligne Santé Publique France.
La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelles, mais la durée du traitement et de la convalescence peut durer plusieurs mois, ajoute l'agence sanitaire.
À Bordeaux, 10 cas ont été rapportés parmi des personnes ayant toutes fréquenté le même restaurant (Tchin Tchin Wine Bar) entre le lundi 4 et le dimanche 10 septembre. Les autorités sanitaires recommandent aux personnes ayant mangé dans cet établissement durant cette période de consulter un médecin de toute urgence ou de contacter le 15 en mentionnant les cas de botulisme, en cas de symptômes apparus après cette fréquentation.