En pleine campagne de rappel, la nécessité d'une quatrième dose contre le Covid-19 suscite l'interrogation. Mercredi, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, estimait au Sénat qu'une quatrième dose serait "possible". Un avis partagé par Benjamin Davido, infectiologue. "On a vu que la deuxième dose s'essoufflait schématiquement après cinq mois."
Une immunité d'un an ?
D'où l'hypothèse d'une quatrième dose, seulement un mois après le lancement de la campagne de vaccination par la troisième. "On a envie de penser que la troisième dose, comme elle simule plus fort et plus haut le taux d'anticorps, ça va prendre plus de temps pour que cette immunité diminue." Une immunité qui est estimée à un an. Mais à l'heure où le variant Omicron se propage, pour l'infectiologue, "la vraie question, c'est de savoir si cette cinétique de décroissance des anticorps sera la même avec Omicron s'il devient majoritaire ?"
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Une troisième dose, mais peut-être pas la dernière
L'épidémiologiste Didier Pittet, invité de Romain Desarbres dans Europe Midi mercredi, précisait qu'une quatrième dose "dépendra de l'évolution de la pandémie" et que "personne ne peut le dire encore aujourd'hui". Ce qui est sûr, pour Benjamin Davido, c'est qu'il y aura des doses de rappel. "Il faut arrêter de compter. Et puis, peut-être qu'à un moment donné, on arrivera avec une autre technique de protéines recombinantes, par exemple sur un vaccin plus stable qui permettra d'avoir une immunité durable. Mais pour l'instant, ces données-là, on ne les a pas pour pouvoir estimer que cette troisième sera la dernière. Donc ça paraît assez légitime de s'inscrire dans une dose ultérieure." Une quatrième dose ne serait donc, pour le moment, pas qu'une simple hypothèse.