Urgences de Lariboisière : des soignants en arrêt maladie, un "dévoiement" pour Buzyn

L'équipe de nuit des urgences de l'hôpital Lariboisière s'est à son tour mise en arrêt maladie et ne s'est pas présentée dans la nuit de lundi à mardi.
L'équipe de nuit des urgences de l'hôpital Lariboisière s'est à son tour mise en arrêt maladie et ne s'est pas présentée dans la nuit de lundi à mardi. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP
Le mouvement de grève aux urgences dure depuis plus de deux mois et ne faiblit pas, signe d'un profond malaise. Une manifestation est prévue jeudi à Paris, en plein congrès des urgentistes.

L'équipe de nuit des urgences de l'hôpital Lariboisière à Paris s'est mise en arrêt maladie et ne s'est pas présentée dans la nuit de lundi à mardi. Cette modalité d'action a été qualifiée de "dévoiement" par la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Selon l'urgentiste et délégué CGT Christophe Prudhomme, "une vingtaine de personnels des urgences" n'ont pas pris leur service à Lariboisière au cours de la nuit. Contactée, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n'avait pas réagi mardi en milieu de matinée.

Buzyn pointe "une surcharge de travail pour les autres"

"Ce qui s'est passé aux urgences de Lariboisière est assez inédit, en général les soignants en grève viennent soigner avec un brassard pour assurer la continuité des soins, là ils se sont mis en arrêt maladie, c'est dévoyer ce qu'est un arrêt maladie", a commenté Agnès Buzyn sur France Inter mardi matin.

 

"Je pense que ce n'est pas bien, ça entraîne une surcharge de travail pour les autres. Nous l'avons vu à Lons-le-Saunier, ce sont les ambulanciers, ce sont les pompiers, ce sont les médecins libéraux qui ont pris en charge tous les patients. En faisant cela on accroît la fatigue des autres", a-t-elle poursuivi.

Des soignants "épuisés"

"Une cinquantaine" de services d'urgences, selon la ministre, sont actuellement touchés par un mouvement de grève pour l'arrêt des fermetures de lits, une hausse des rémunérations de 300 euros net et une augmentation des effectifs. Une journée nationale d'action est prévue jeudi à l'appel du collectif Inter-Urgences et de plusieurs syndicats.

Pour Christophe Prudhomme, la modalité d'action de Lariboisière a déjà été utilisée par les grévistes des urgences de Lons-le-Saunier et de Châlon-sur-Saône. "Quand on est dans des métiers où on est assigné pour assurer la continuité du service public, c'est parfois le seul moyen de se faire entendre", a-t-il indiqué. "On n'a pas lancé de mot d'ordre, ce sont des modalités d'action qui sont à la disposition des personnels", a-t-il précisé, évoquant des soignants "épuisés".