90%, 92%, 94,5%… Qui dit mieux en termes d'efficacité ? Après les Américains de Pfizer et les Russes de Gamaleïa, ce sont à nouveau des Américains, Moderna, qui ont peut-être fait l'Histoire, lundi, avec l'annonce d'un vaccin encore plus probant et qui ne demande pas une température polaire pour sa conservation. En creux de ces avancées décisives, on observe le retard des laboratoires européens et français, loin d'être aussi proches de la ligne d'arrivée à l'heure actuelle.
Où en sont donc les laboratoires hexagonaux ? Il n'y a aucun Français parmi les 11 vaccins en phase 3, qui est celle des essais cliniques à grande échelle (plus de 10.000 personnes). Les vaccins de Sanofi, GSK et Merck-Pasteur sont eux aussi déjà testés sur l'homme, mais à plus petite échelle.
Une technique différente, plus lente
Pourquoi assiste-t-on à ce décalage ? Il faut chercher les raisons de ce retard dans le contenu du vaccin. Dans le vaccin de Moderna et Pfizer, on trouve de l'ARN messager, avec un code génétique qui éduque l'organisme contre le coronavirus. Cette technique est plus rapide à produire que de concevoir un vaccin à partir d'une protéine, comme le fait Sanofi, ou à partir d'un virus de la rougeole modifié, comme le fait l'Institut Pasteur.
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Le fait qu'aucun Français ne figure parmi les premiers vaccins n'est pas forcément un mauvais signe. En premier lieu, comme il faut vacciner quasiment toute la planète, un décalage de six ou neuf mois représente assez peu de temps. Il y aura de la demande pour tous les vaccins efficaces.
Capacité industrielle considérable
Ensuite, les vaccins français ont plusieurs atouts. D'abord, celui d'utiliser des technologies éprouvées, avec du recul sur la réponse immunitaire et sur les effets secondaires. Ensuite, il n'y a pas besoin de gros congélateurs car ces vaccins se conservent entre 2 et 8 degrés.
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Dans cette bataille, l'outil industriel représente un enjeu de taille. L'Institut Pasteur s'est associé à l'Américain Merck, qui possède des gros sites de fabrication. Sanofi va produire ses doses de vaccin dans ses propres usines en Europe et aux États-Unis, ce qui peut accélérer le production de vaccins. Le laboratoire français espère entamer les essais de phase 3 dès le mois prochain et, si tout va bien, le laboratoire assure qu'il sera en capacité de fournir un milliard de vaccins entre avril et décembre 2021.