La course au vaccin contre le coronavirus a-t-elle franchi une étape décisive ? Selon des résultats publiés lundi dans la revue médicale The Lancet, deux projets de vaccins, l’un britannique et l’autre chinois, ont produit des effets encourageants sur des patients. Mais le président du conseil scientifique français Jean-François Delfraissy a appelé à se montrer "extrêmement prudent" avant de crier victoire.
"Faisons très attention à ces annonces. L’industrie pharmaceutique, c’est normal, veut pousser les avancées qui peuvent arriver. Ce sont quand même des effets d’annonce", a réagi le professeur, invité lundi soir sur Europe 1.
Un vaccin pas avant "fin 2020 -début 2021"
Selon les résultats, le premier projet, développé par l'université d'Oxford en partenariat avec le groupe pharmaceutique AstraZeneca, a généré "une forte réponse immunitaire" dans un essai sur plus de 1.000 patients. Le second projet, sur lequel travaillent des chercheurs de Wuhan en Chine, financés par CanSino Biologics, a provoqué une forte réaction en terme d'anticorps dans un autre essai chez la plupart des quelque 500 participants.
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"C’est normal qu’il y ait une réponse immunitaire, mais on ne sait pas encore de quelle nature, avec quelle force, avec quelle durée, et quels types d’anticorps sont présents", a mis en garde Jean-François Delfraissy, qui appelle à la patience. "Je suis extrêmement prudent. On va aller plus vite que d’habitude pour un vaccin contre le coronavirus, mais nous sommes plutôt dans une stratégie de fin d’année 2020 ou début 2021."