Les Français sont de plus en plus méfiants vis-à-vis des vaccins. Le 12 janvier dernier, une enquête de l'Institut de veille sanitaire (InSV), révélée par Europe 1, indiquait que la couverture vaccinale avait baissé d’environ 5% chez les bébés de 0 à 9 mois.
La baisse est inédite, au point que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, annonçait le jour même une série de mesures pour redonner envie aux Français de se faire vacciner. Mais comment en est-on arrivé là ? Mélanie Gomez, journaliste santé à Europe 1, et Odile Launay, vice-présidente du comité technique des vaccinations, ont fourni des éléments d'explications dans "Il n'y en a pas deux comme elle", mercredi.
1 - Le flop du vaccin contre le H1N1. "Quand j'interroge les Français dans la rue sur les sujets de vaccination, cet épisode ressort à chaque fois", confie Mélanie Gomez. En 2009, le ministère de la Santé, chargé de prévenir la pandémie annoncée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), commandent 96 millions de vaccins aux laboratoires pharmaceutiques. Problème : la pandémie n'a pas lieu et "seulement" 8,5% de la population française se vaccine, soit 5,36 millions de doses écoulées. La France est dans l'obligation de revoir sa copie en résiliant 50 millions de commandes et va même jusqu'à détruire des vaccins inutilisés. Depuis cet événement, la couverture vaccinale saisonnière contre la grippe a baissé de 13%.
2 - Les effets secondaires. Lors d'un vaccin, le médecin injecte également un adjuvant. "C'est une substance administrée en même temps que l'antigène vaccinale (..) qui va améliorer la réponse immunitaire", indique Odile Launay. Ce qui fait grincer des dents certains professionnels, c'est qu'un des principaux adjuvants utilisé dans les vaccins est l’hydroxyde d’aluminium. Cette présence est qualifiée de "toxique" par des chercheurs en médecine, qui estiment que cet adjuvant est responsable de troubles cognitifs et de maladies auto-immunes. De son côté, Odile Launay affirme que "l'aluminium est indispensable" et que des "milliards de personnes ont bénéficié de vaccins avec aluminium", sans problème aucun, soulignant qu'"il n'y a qu'en France qu'on se pose la question de la toxicité de l'aluminium".
3 - Le flou entourant les vaccins. Selon une étude de mars 2015, un médecin sur quatre serait sceptique quant à l'utilité de certains vaccins. Cette attitude, d'une partie des professionnels de la santé, ne favorise pas la confiance envers les vaccins et s'ajoute à une certaine incompréhension. Certains vaccins sont en effet obligatoires, d'autres non, sans que l'on sache vraiment la raison. "Cette séparation créée un espèce de doute sur l'intérêt des vaccins qui ne sont pas obligatoires, alors que c'est important d’insister sur ces vaccins recommandés", estime la vice-présidente du comité technique des vaccinations. Sur ce point précis, Marisol Touraine a lancé, le 12 janvier, une grande concertation nationale sur le sujet.
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