La France avance prudemment dans sa campagne de vaccination. Seules 138 personnes ont reçu l’injection du vaccin contre le Covid-19 en trois jours, contre plus de 40.000 personnes en Allemagne, à titre d'exemple. Un rythme lent, assumé par le gouvernement qui indique prendre "le temps nécessaire" face au scepticisme. La campagne se poursuit dans une vingtaine d'Ehpad cette semaine. Notamment à Sartrouville, dans les Yvelines, où les résidents consentants seront vaccinés jeudi. Europe 1 a pu assister aux discussions entre les résidents et les médecins.
Madeleine, 94 ans, sort de sa chambre pour son rendez-vous avec le médecin coordonnateur de son Ehpad, pour une consultation pré-vaccinale. "L'objectif aujourd'hui est de vous expliquer l'intérêt de la vaccination", explique la professionnelle à la nonagénaire. Un peu indécise il y a encore quelques semaines, Madeleine ne se pose désormais plus de questions. Elle dit oui au vaccin, surtout pour protéger ceux qu’elle aime. "Parce que c'est surtout ça l'intérêt, pas me protéger. Que voulez-vous qu'il m'arrive, je suis enfermée", rétorque la résidente.
Un parcours de consentement nécessaire
Après une discussion sur la balance entre les bénéfices et les risques du vaccin, Madeleine se montre plus sereine. "Ce qu'on souhaite, c'est que vous n'ayez pas une forme grave, qu'on ne soit pas obligé de vous hospitaliser", explique la docteure. "Il y a suffisamment de monde dans les hôpitaux, ils n'ont pas besoin de ma présence", ironise Madeleine.
Pour donner son consentement, Madeleine a dû d'abord remplir un formulaire début décembre, en parler ensuite avec son médecin traitant puis avec le médecin coordonnateur. Un long parcours nécessaire pour Yann Reboulleau, président du groupe Philogéris. "Le consentement n'est pas une photo instantanée. Le consentement, c'est une appréciation que l'on porte. Les gens décident de se vacciner car ils ont réfléchi." Sur les 36 résidents de cet Ehpad, 13 ont accepté de se faire vacciner. Ils recevront la première injection jeudi.