En France, la campagne de vaccination contre le Covid-19 a commencé dimanche 27 décembre, comme la plupart des pays européens. Mais le démarrage est bien plus lent. Selon les informations d'Europe 1, seulement 138 personnes ont reçu une injection, sur un total de 66,7 millions d'habitants. Un retard dont se défend le ministère de la Santé. "On n'est pas parti pour un 100 mètres mais pour un marathon", explique-t-on. "Face à un très fort scepticisme dans la population française, nous avons fait le choix de prendre le temps nécessaire pour installer cette vaccination".
"Nous avons fait le choix de nous reposer sur les médecins, de faire le vaccin dans les Ehpad. Nous recueillons le consentement des patients auparavant. Cet écart dans le démarrage avec l'Allemagne est assumé. Ce qui compte, c'est que fin janvier nous aurons rattrapé ce décalage", a précisé le ministre de la Santé, Olivier Véran. Invité d'Europe 1, le généticien Axel Kahn, pointe quant à lui une "très importante erreur stratégique" de la part de l’exécutif.
42.000 personnes vaccinées en Allemagne
Dans le monde, 4,67 millions de doses ont déjà été administrées : deux millions de personnes vaccinées aux Etats-Unis, un million en Chine, 800.000 au Royaume Uni, selon les derniers chiffres du 24 décembre alors que la campagne a débuté le 8 décembre. Ou encore près de 500.000 en Israël, sur un total de neuf millions d'habitants.
Au sein de l'Union européenne, les écarts se creusent déjà. En tête des bons élèves : l'Allemagne, avec 42.000 personnes vaccinées. La campagne de vaccination suit un ordre défini, avec trois publics classés comme prioritaire : les résidents de maisons de retraite, les seniors de plus de 80 ans, et le personnel soignant.
Italie, Espagne : deux stratégies différentes
En Italie, le pays européen où le Covid-19 a fait le plus de victimes avec 72.000 morts, près de 10.000 doses ont été administrées au personnel soignant. "C'est surtout ceux qui ont eu un rôle visible, connu et reconnu pendant la première vague", explique Enrico Storti, chef du service anesthésie et réanimation de l'hôpital de Crémone dans le Nord du pays. "C'est pour donner un signal clair à la population : se vacciner, c'est sûr et c'est possible. Il s'agit de donner l'exemple à travers ces soignants qui étaient en première ligne pendant la première vague de Covid en Italie".
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La méthode est différente en Espagne, où l'on mise sur une vaccination la plus massive possible. "Nous avons reçu 370.000 doses de vaccin pour toute l'Espagne donc la campagne de vaccination intensive, du moins plus intensive, a commencé lundi [29 décembre, ndlr] parce qu'il y a une volonté du gouvernement espagnol de faire une vaccination massive la plus rapide possible", confie Pierre Malchaire est le chef du service des urgences de l'hopital Bellvitché de Barcelone. D'autres pays ont aussi décidé d'aller vite : déjà 7.500 personnes vaccinées au Portugal ou 6.000 au Danemark.