"C'est une nouvelle course de vitesse qui est engagée." Et pour la gagner, Emmanuel Macron a décidé de recourir à la contrainte pour faire avancer certains coureurs récalcitrants. Lundi soir, lors de sa huitième allocution télévisée depuis le début de la crise du Covid-19, le chef de l'État a annoncé que la vaccination est désormais obligatoire, "sans attendre", "dans un premier temps, pour les personnels soignants et non soignants" des établissements de santé. Une bonne mesure, selon Jacques Battistoni, président du syndicat de médecins généralistes MG France et invité d'Europe 1 après cette allocution.
Une "obligation morale" pour les soignants
Dans le détail, les personnels non soignants concernés travaillent dans "des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour personnes en situation de handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile".
"On a entendu ce qu'on attendait", explique Jacques Battistoni. "La vaccination pour les soignants est une obligation morale pour protéger nos patients et les gens qu'on rencontre quotidiennement. Il revenait au gouvernement de prendre des mesures éventuellement coercitives. Il n'a pas dit comment il ferait respecter les choses, mais on voit qu'au mois de septembre, tous les soignants devront être vaccinés." Peu après l'intervention, Olivier Véran a annoncé que dès le 15 septembre, les personnels concernés non-vaccinés "ne pourront plus travailler et ne seront plus payés". "C'est vraiment très important à la fois de donner l'exemple, mais aussi d'éviter toute contamination de ce côté-là", appuie le représentant interrogé par Europe 1.
Record de 20.000 rendez-vous toutes les minutes
Au-delà des soignants, le chef de l'État a aussi voulu relancer la vaccination au sein de la population générale. "Nous étions assez inquiets. Il y a deux, trois semaines, nous ne faisions plus que des deuxièmes doses. Il y avait beaucoup moins de premières doses, beaucoup moins de rendez-vous", assure Jacques Battistoni.
Lundi, Emmanuel Macron a annoncé l'extension du pass sanitaire dès le 21 juillet, aux "lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes, mais aussi pour les restaurants et certains moyens de transport, en août. "Le président de la République a vraiment voulu donner un élan nouveau, relancer la vaccination, casser ce plafond de verre et faire en sorte que les gens hésitants se vaccinent. Il a mis son poids dans la balance et je pense qu'il a eu raison de le faire", salue le dirigeant syndical. Lundi soir, Doctolib affirmait ainsi que 20.000 rendez-vous étaient pris toutes les minutes sur la plateforme, un "record".