Le délai express d'élaboration des vaccins contre le Covid-19 réjouit autant qu'il inquiète. Les autorités sanitaires européennes et françaises n'ont pas encore donné leur feu vert que la sécurité de ces vaccins suscite déjà de nombreux débats et aussi certains fantasmes. Rappelons que 59% des Français n'ont pas l'intention de se faire vacciner, selon un sondage Ifop pour Le Journal du dimanche, publié le 29 novembre dernier. Une réticence souvent alimentée par cette peur des effets secondaires. Qu’en est-il réellement ? D’abord, il est important de tout dire, de ne pas nier l’existence d’effets secondaires. Car, oui, il y en a...
Un vaccin n’est jamais indolore. On sait par exemple que près de 40 % des patients ayant reçu deux doses du vaccin Moderna lors de l’essai clinique de phase 3 ont ressenti une douleur modérée, de la fièvre, de la fatigue, des douleurs musculaires, parfois des frissons.
Un seul cas d'effet indésirable grave recensé
En revanche, sur les 40.000 personnes qui ont reçu la double injection de Pfizer ou Moderna, aucun effet indésirable grave n’a été rapporté, ce qui est très encourageant. Pour le vaccin AstraZeneca, un cas pour le moment a été recensé sur 20.000 personnes vaccinées comme l’explique Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique : "C'est une paralysie transitoire des membres inférieures. La personne a récupéré depuis. Ca fait partie des accidents qu'on voit après vaccination, mais ce sont des accidents rares, qui surviennent en général autour de 1 pour 50.000 ou 1 pour 100.000".
Très important à signaler, la vigilance ne s’arrêtera pas le jour de la mise sur le marché des vaccins. Pendant au moins deux ans, les contrôles seront très nombreux, les patients suivis, des visites médicales régulières. Une surveillance encadrée par l’Agence nationale de sécurité du médicament, un organisme indépendant.
L'ARN messager dangereux ?
Des chaînes de mail circulent beaucoup ces derniers jours sur les vaccins à ARN messager, qui selon certaines rumeurs modifieraient notre ADN. Cette technologie consiste à injecter une partie du matériel génétique d'un virus dans l'organisme pour induire une réponse immunitaire contre ce même virus. Beaucoup de fantasmes, mais aucune preuve tangible de danger selon Arnaud Fontanet. "il n'y a pas d'éléments connus de la biologie qui permette d'imaginer qu'il puise intégrer le génome, ils sont amenés à se détruire rapidement", explique-t-il.
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Chaque jour, nous produisons des milliards d’ARN messagers qui deviennent eux-mêmes des molécules, des protéines et ces ARN s’autodétruisent rapidement. Pour le moment, il n’y a donc aucune raison de penser que les vaccins Pfizer et Moderna, qui utilisent cette technique, vont créer des effets indésirables graves.