Un nombre record d'infections par le virus du sida (VIH) a été enregistré en Europe et Asie centrale en 2014, dont près d'un tiers ayant touché des immigrés, ont indiqué jeudi l'Union européenne et l'Organisation mondiale de la santé.
La Russie, principale concernée. Le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (l'ECDC, à Stockholm) et l'OMS ont fait état de 142.000 nouveaux diagnostics, du jamais vu depuis l'apparition de la maladie sur le continent dans les années 1980. La Russie à elle seule concentre 60% de ces diagnostics. Les 28 pays de l'UE plus les trois Etats de l'Espace économique européen (Islande, Liechtenstein et Norvège) n'en représentent que 21%, et le nombre d'infections a tendance à baisser en Europe de l'Ouest.
Par ailleurs, 31% des personnes atteintes sont nées hors du pays dans lequel elles ont été diagnostiquées. Cette proportion est la plus forte dans les pays riches du Nord de l'Europe (Islande, Suède, Luxembourg, Norvège et Irlande).
Le nombre de migrants arrivant sur le continent porteurs du VIH a chuté de 41% en dix ans. Selon l'OMS et l'UE, le nombre de migrants arrivant sur le continent porteurs du VIH a chuté de 41% en dix ans, et les pays européens ont des progrès à faire dans la prévention des contaminations sur leur propre territoire.
"Quand les réfugiés et migrants sont victimes d'exclusion sociale dans leur pays d'accueil, ils deviennent plus susceptibles d'attraper le VIH, et cela peut les conduire à suivre des comportements à risque", a affirmé la directrice de l'OMS Europe, Zsuzsanna Jakab, citée dans un communiqué. "Nous, l'OMS, exhortons tous les pays en Europe à offrir des services de dépistage, de prévention et de traitement du VIH à tous les réfugiés et migrants quelle que soit leur situation juridique. C'est aussi la manière la plus sûre de protéger la population installée", a-t-elle poursuivi.