Les asthmatiques ont jusqu'à quatre fois plus de risques d'avoir une crise s'ils vivent près de puits de gaz de schiste extrait par fracturation hydraulique, selon une recherche publiée lundi dans la revue médicale américaine JAMA Internal Medicine. Cette étude vient conforter d'autres travaux liant ces exploitations à des problèmes de santé.
Des dossiers médicaux passé à la loupe. Dans des dossiers médicaux d'habitants de Pennsylvanie, état où 9.000 puits ont été construits ces 10 dernières années, les chercheurs ont trouvé plus de 35.000 patients asthmatiques âgés de cinq à 90 ans. Ils ont aussi identifié près de 21.000 attaques d'asthme bénignes requérant seulement une ordonnance pour des corticoïdes, 1.870 crises plus fortes nécessitant d'aller aux urgences et 4.782 cas où les patients ont dû être hospitalisés.
Plus on est prêt... Ces scientifiques ont établi une carte des endroits où vivaient les malades par rapport aux emplacements des puits, la taille de ces derniers, leur nombre ainsi que leur phase d'exploitation, leur profondeur et le volume de production. Les asthmatiques qui vivaient au plus près d'un grand nombre de puits ou des plus actifs, avaient un risque de crise d'asthme entre 1,5 et quatre fois plus élevé. La probabilité d'une crise est d'autant plus grande que les puits sont dans une phase de production, qui peut durer de nombreuses années.
Aussi des problèmes de reproduction. Ces résultats ont été confirmés après avoir pris en compte d'autres facteurs pouvant exacerber l'asthme comme la proximité d'un grand axe autoroutier, des antécédents familiaux ou le tabac. De précédentes recherches ont déjà lié les activités de fracturation hydraulique à des problèmes de reproduction, des naissances prématurées et à un poids plus faible des nouveaux-nés ainsi qu'à une variété de symptômes cutanés et respiratoires.