Après deux épisodes caniculaires en un mois, la France se pose la question : doit-elle s'habituer à des périodes de fortes chaleurs ? Celles-ci sont de plus en plus fréquentes. Et ce réchauffement climatique pourrait avoir des conséquences sur la santé, avec le développement de nouvelles maladies.
Prolifération d'insectes
Des virus aujourd'hui contingentés aux régions proches de l'Équateur, comme le zika ou la dengue, pourraient arriver en Europe si la hausse globale des températures est de 2° d'ici à 2100, comme l'espèrent les experts du climat et les signataires de l'Accord de Paris. De fait, les insectes vecteurs de ces infections vont proliférer.
"Le moustique tigre qui s'est implanté initialement uniquement dans le sud de la France arrive petit à petit à s'implanter dans des départements de plus en plus vers le Nord", note ainsi le professeur Christian Chidiac, chef de service des maladies infectieuses à Lyon. "L'autre point également important, c'est que l'augmentation de la température de l'eau des océans peut favoriser la prolifération de certaines bactéries et entraîner un taux plus élevé d'infections digestives."
Le corps humain va s'adapter, mais lentement
Les variations brutales de températures, avec des pics de chaleur, risquent de devenir plus fréquents. Et restent fatals pour les personnes les plus fragiles. Mais pour le professeur Jean-Louis San Marco, de la faculté de médecine de Marseille, il ne faut pas sous-estimer la capacité du corps humain à s'adapter à de nouvelles données. "On va faire face à des conditions d'environnement auxquelles nous ne sommes pas habitués. On s'y adaptera. Il y a eu des glaciations, des périodes chaudes, l'homme s'est adapté", rappelle le spécialiste. Problème : cela prendra du temps. "On s'y adaptera lentement. Pour l'instant, ce n'est pas encore le cas."
Et tout cela a un coût important : selon l'OMS, l'impact financier du réchauffement climatique sur la santé représente jusqu'à 4 milliards de dollars par an d'ici à 2030.