Un tiers de l'humanité - 2,6 milliards de personnes - vit dans des pays où le virus Zika pourrait encore se propager, en tête desquels l'Inde et la Chine, mais également plusieurs pays d'Asie du sud-est et d'Afrique, selon une étude publiée vendredi. Cette évaluation, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet Infectious Diseases, est la première de ce type sur les risques de transmission de Zika, une infection virale qui a déjà touché 1,5 million de personnes au Brésil.
Des facteurs favorisent son apparition. Bénin chez la plupart des gens, le virus est tenu pour responsable de complications neurologiques et surtout de graves anomalies du développement cérébral (microcéphalies) chez des bébés nés de mères infectées (plus de 1.600 bébés nés à ce jour au Brésil). "Environ 2,6 milliards de personnes vivent dans des régions d'Afrique et d'Asie-Pacifique où les espèces locales de moustiques et des conditions climatiques appropriées rendent la transmission du virus Zika possible en théorie" relève le Dr Kamran Khan de Toronto, le principal auteur de l'étude.
Un virus repéré dès les années 1940. Le Dr Kahn reconnaît que de nombreuses "incertitudes" subsistent, notamment sur Zika et sa transmission - essentiellement par des moustiques de type Aedes, mais également dans certains cas, par le biais de relations sexuelles -. Le chiffre de 2,6 milliards de personnes à risque est basé sur le scénario "le plus prudent" retenu par les chercheurs, à savoir que la zone d'extension du zika est la même que celle de la dengue. Repéré pour la première en 1947 en Ouganda sur un singe, Zika est à l'origine d'infections humaines dans plusieurs pays africains et asiatiques à partir des années 1970.