L’INFO. BOOM ! Des physiciens américains ont révélé lundi avoir observé des ondes gravitationnelles primordiales, celles des premières secousses du Big Bang, celui-là même qui a marqué la naissance de l'Univers. L’avancée, majeure dans le monde de la physique, vient confirmer les théories d’Einstein et de Hubble sur la naissance de l’Univers. Cette percée en cosmologie résulte d'observations réalisées avec le télescope BICEP2 situé dans l'Antarctique. "La détection de ce signal est l'un des objectifs les plus importants en cosmologie", a souligné John Kovac, professeur d'astronomie et de physique, responsable de l'équipe de recherche qui a fait cette découverte.
Le Big Bang, c’est quoi ? Le Big Bang est l’idée selon laquelle l’Univers serait passé d’une taille minuscule à une taille gigantesque en une poussière de micro-seconde. Ce passage brutal est aussi appelé inflation cosmique et s’est déroulé il y a environ 13,8 milliards d’années.
Une lumière avec une direction. “Des astronomes, à partir du Pôle sud, affirment avoir retrouvé des ondes gravitationnelles, des rides dans l’espace-temps, un peu comme quand on lance un caillou dans l’eau, on voit les rides qui s’écartent du point de chute”, détaille Alain Cirou, le spécialiste Espace d’Europe 1. Ces ondes gravitationnelles, prennent en fait la forme d’une lumière qui a une direction.
Concrètement, les scientifiques américains ont observé de minuscules fluctuations qui fournissent des indices sur l'univers dans sa toute première enfance. Ainsi de petites différences de températures à travers le ciel révèlent où le cosmos était plus dense et où se sont formées des galaxies et des amas galactiques.
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De l’archéologie dans l’espace. Comme la lumière va à 300.000 kilomètres par seconde, regarder loin dans l’espace, c’est en fait regarder loin dans le temps. “Quand on regarde une galaxie à cinq milliards d’années lumières, elle est âgée de cinq milliards d’années dans le temps. Regarder très loin avec un téléscope, c’est regarder dans le passé”, confirme Alain Cirou.
Et c’est justement la méthode employée par les scientifiques. En observant l’univers à plusieurs milliards d’années-lumière, ils peuvent regarder l’univers à la période où à eu lieu le Big Bang, d’où la découverte de ces ondes gravitationnelles.
Une preuve sujette à caution. L’annonce des scientifiques américains reste néanmoins à confirmer. “Les chercheurs s’attendaient à trouver un signal extrêmement faible. Ils ne pensaient pas trouver aussi facilement les ondes gravitationnelles qui marquent cette expansion cosmique. Cela nous amène à être extrêmement prudent”, rappelle Alain Cirou.
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Avant d’être admise par la communauté scientifique, l’existence de la preuve du Big Bang devra être prouvée par d’autres équipes de chercheurs. Car des erreurs dans le monde de la science peuvent arriver. En 2011, l’expérience Opera du Centre européen de recherches nucléaires (CERN) à Genève pensait avoir prouvé que la lumière allait plus vite que 300.000 kilomètres par seconde. La découverte avait finalement été invalidée quand les chercheurs s’étaient aperçus que leurs calculs avaient été faussés par une mauvaise connexion entre un GPS et un ordinateur.
Place à l'émotion. La prudence scientifique de rigueur n'a néanmoins pas empêché l'un des membres de l'équipe de chercheurs aller annoncer la nouvelle à Andrei Linde, le père de la théorie de l'inflation de l'Univers. La scène, repérée par FTVi, a été tournée par l'université de Stanford et l'émotion qui s'en dégage se passe de commentaires.
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