Certains événements climatiques extrêmes l'année passée, vagues de chaleur en Europe, en Asie et en Australie, incendies en Alaska ou inondations en Floride, ont été accentués par le réchauffement climatique, selon une étude internationale publiée jeudi.
L'influence du réchauffement climatique. Ces travaux sont basés sur 25 études effectuées par 116 scientifiques de 18 pays sur cinq continents et deux océans. Il s'agit du cinquième rapport annuel consacré à l'étude de l'influence du réchauffement climatique, attribué par la plupart des scientifiques aux émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines, et les phénomènes météorologiques extrêmes. "Après cinq années de publication de ces études, nous voyons une multiplication des preuves que le changement climatique rend les canicules plus extrêmes dans de nombreuses régions du globe", souligne Stephanie Herring, une scientifique de l'Agence américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA), un des principaux auteurs de ce rapport publié dans une édition spéciale du Bulletin of the American Meteorological Society.
Faiblesse record des glaces arctiques. Outre une plus grande intensité des nombreuses vagues de chaleur en 2015, les chercheurs soulignent aussi que le réchauffement a conduit à une réduction de la couverture neigeuse en Amérique du Nord et à une superficie d'une faiblesse record des glaces arctiques en mars, au plus fort de l'hiver. Les chercheurs ont aussi conclu que le réchauffement du globe a sans doute joué un rôle dans des inondations en septembre 2015 à Miami, dues à une marée particulièrement haute. Ce phénomène de marées provoquant des inondations, alors même que la météo est magnifique ces jours-là, a augmenté de 500% depuis 1994, selon le rapport.
Plus d'incendies en Alaska. Les scientifiques ont aussi déterminé que le changement climatique a probablement contribué à l'intensité record des typhons dans le nord-ouest du Pacifique l'an dernier, ainsi qu'au record d'ensoleillement en hiver au Royaume-Uni ces deux dernières années. Le réchauffement est aussi en cause dans la propagation et la durée sans précédent des incendies de forêts en Alaska, où près de 2,1 millions d'hectares ont brûlé en 2015, la deuxième plus grande superficie depuis le début des observations en 1940. Selon ces chercheurs, "le changement climatique induit par les humains pourrait avoir accru le risque de ces incendies pendant la saison des feux de 34 à 60%".
Les relevés mensuels de températures montrent que 2016 est en passe de battre un nouveau record annuel de chaleur sur le globe, qui sera le troisième consécutif. Les climatologues pensent que la fréquence et l'intensité de ces phénomènes météorologiques extrêmes vont probablement empirer avec la poursuite du réchauffement de la planète, qui accélère la fonte des glaciers et de la banquise arctique. Cela fait inévitablement monter le niveau des océans.