On savait que Neandertal nous avait légué des allergies. On le soupçonne maintenant de jouer un rôle dans la dépression, la maladie de Parkinson, les lésions de la peau et l'addiction au tabac. C'est tout du moins ce qu'ont découvert des chercheurs de l'université de Vanderbilt dans le Tennessee. L'ADN de Neandertal se retrouve en effet dans notre propre ADN et influence directement notre santé, selon une étude parue dans Science jeudi et rapportée par Popular Science.
Une rencontre il y a 40.000 ans. Il y a 60.000 ans, Homo Sapiens a quitté l'Afrique pour peupler l'Asie et l'Europe. Des contrées où il a croisé il y a environ 40.000 ans la route d'autres hommes. Et le mélange de ces différences espèces a laissé des traces selon John Capra, généticien et principal auteur de l'étude. Pour ce scientifique, qui a déjà démontré en 2012 que 4% de notre ADN était issu de Neandertal, l'héritage que nous a légué Neandertal "exerce une influence sur de nombreux traits cliniques de l'homme moderne, sur le plan immunitaire, dermatologique, neurologique, psychiatrique".
Des maladies aujourd'hui... Pour décrypter cet héritage pathologique, les chercheurs ont comparé le génome de l'humanoïde avec l'ADN et le dossier médical de 28.000 Américains. Le résultat est éclairant : il existe un lien entre les gènes d'Homo Neanderthalensis et 12 dysfonctionnements de notre santé. Dans le détail, les généticiens ont trouvé 135.000 allèles (ou mutations génétiques) entraînant une addiction au tabac, une plus grande fragilité de la peau face au soleil, un métabolisme plus lent, un risque accru de dépression ou encore une coagulation du sang plus rapide. Une mutation génétique est aussi directement liée à la maladie de Parkinson.
... qui facilitaient la survie avant ? Si ces mutations sont gênantes au 21e siècle, elles ont plutôt augmenté les chances de survie durant la Préhistoire, estiment les chercheurs. A une période où les risques de blessures étaient très élevés pendant les épisodes de chasse, il était plutôt bénéfique d'avoir un sang qui coagule rapidement. Il permettait de cicatriser plus vite et d'échapper ainsi aux infections. Un métabolisme lent était, de même, une chance puisque la nourriture était alors plus rare et parfois moins calorique.