Marcel et Jacqueline Jacob, mis en examen en juin pour l'enlèvement et la séquestration suivis de la mort de leur petit-neveu Grégory en 1984, doivent être fixés vendredi sur l'assouplissement de leur contrôle judiciaire, examiné par la chambre de l'instruction de Dijon.
Un allègement des contrôles judiciaires. Les deux septuagénaires, brièvement écroués en juin, avaient été libérés, mais avec l'obligation de résider séparément et loin de leur domicile vosgien. Quatre mois plus tard, ils demandent à rentrer chez eux dans deux procédures distinctes : Marcel Jacob sollicite une modification de son contrôle judiciaire, une requête plaidée mercredi - en son absence - et mise en délibéré à ce vendredi.
La chambre de l'instruction, dont la présidente Claire Barbier est chargée du dossier, se penche aussi, vendredi matin, sur une demande de Jacqueline Jacob - qui ne sera pas non plus sur place - de lever toutes les dispositions de son contrôle judiciaire. Les deux décisions pourraient être rendues ensemble à 16 heures.
Comme il l'a fait mercredi, le procureur général, Jean-Jacques Bosc, s'opposera à la mainlevée du contrôle judiciaire, au motif notamment que les deux époux doivent être entendus séparément en novembre et que des investigations restent à faire sur leur emploi du temps de l'époque.
Soupçonnés d'être les "corbeaux". L'arrestation des Jacob, jamais inquiétés auparavant, avait relancé en juin une affaire qui reste un mystère depuis la mort du garçonnet de quatre ans, retrouvé mort pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne il y a plus de 33 ans. Les époux sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d'être impliqués dans le rapt et le décès de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent.
Des auditions en novembre. Marcel Jacob est convoqué par Claire Barbier le 10 novembre pour s'expliquer sur le fond de l'affaire. Son avocat, Me Stéphane Giuranna, invoquera notamment un tableau réalisé par les enquêteurs en 1984, indiquant que la présence des Jacob à leur travail à l'heure du crime avait été "vérifiée auprès de l'employeur". Une semaine plus tard, le 17 novembre, sa femme Jacqueline est convoquée à son tour. Elle avait invoqué son droit au silence lors de ses premières auditions mais compte cette fois s'exprimer, selon son avocat Me Bouthier.
Un pourvoi en cassation de Marcel Jacob en cas de refus. Si la chambre de l'instruction refuse de laisser rentrer chez eux les deux septuagénaires, la défense de Marcel Jacob envisage un pourvoi en cassation, tandis que Jacqueline Jacob a d'ores et déjà une deuxième audience programmée le 20 novembre pour demander la modification de son contrôle judiciaire.