Il ne sera peut-être plus possible de sauver la Grande barrière de corail dans cinq ans si le gouvernement australien ne consacre pas d'urgence 6,5 milliards d'euros à l'amélioration de la qualité de l'eau de ce joyau patrimonial de l'Australie. Ce sont en tout cas les prévisions de scientifiques qui publient une étude jeudi dans le Coastal and Shelf Science journal.
93% de la barrière touchée. Le plus grand système corallien au monde classé au patrimoine de l'humanité est menacé par le changement climatique, mais aussi les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, des étoiles de mer mangeuses de coraux également appelées couronnes d'épines. Le récif subit aussi le pire épisode de blanchissement des coraux jamais enregistré, qui touche 93% d'entre eux, en raison de la hausse de la température de l'eau.
Une solution inadéquate pour le moment. "Le système actuel de gestion pour capturer les ruissellements polluants et affronter le changement climatique est clairement inadéquat pour empêcher de nouvelles dégradations", écrivent Jon Brodie et Richard Pearson, chercheurs à l'université James Cook, dans une étude publiée par le Estuarine, Coastal and Shelf Science journal. Dans un communiqué publié jeudi, ils estiment que le gouvernement doit débloquer 10 milliards de dollars australiens (6,5 milliards d'euros) sur 10 ans pour améliorer la qualité de l'eau, faute de quoi "la Grande barrière de corail en sera au stade terminal d'ici cinq ans".