Une mission de nettoyage bientôt lancée dans l'espace. L'agence spatiale européenne (ESA) doit signer mardi un contrat avec la start-up suisse ClearSpace pour la première mission au monde d'"enlèvement" d'un débris spatial, ouvrant la voie vers un nouveau marché de dépollution de l'orbite terrestre. Il aura pour cible un morceau d'une ancienne fusée européenne de 112 kilos, nommé Vespa, qui avait été laissé en 2013 en orbite à 800 km de la Terre.
La start-up construira un satellite nettoyeur de 500 kilos, qui évaluera dans un premier temps la vitesse de Vespa. Il devra ensuite capturer sa cible, en l'encerclant de ses quatre bras articulés, pour la désorbiter. Vespa se désintègrera ensuite dans l'atmosphère, avec son satellite nettoyeur.
40.000 débris gravitent autour de la Terre
Après 60 ans d'activité spatiale, plus de 40.000 objets de plus de 10 centimètres gravitent autour de la Terre. Ces débris à la dérive naviguent à 28.000 km/h, l'équivalent d'un Paris-Marseille parcouru en trois minutes. S'ils entrent un jour en collision avec des satellites en fonctionnement, les conséquences peuvent être graves, explique Luisa Innocenti, chargée du projet à l'Agence spatiale européenne. "Si un petit débris touche un satellite opérationnel ou un autre débris, il va le faire exploser. Ces satellites servent par exemple à avoir la météo. Si le nombre de débris continue à augmenter, on sera incapables d’exploiter l’espace."
Ce contrat de services, d'un montant total de 100 millions d'euros dont 86 millions investis par l'ESA, partira en 2025. Il s'agira de la première mission au monde de nettoyage en orbite, a précisé l'ESA.