Le monde de l'aérospatiale est en pleine effervescence. La découverte d'eau sur Mars annoncée lundi par la Nasa "rend de plus en plus probable le fait que l’Homme ira un jour sur Mars parce qu’on sait qu’on pourra retirer des ressources sur place", a déclaré Jean-François Clervoy, astronaute à l’Agence spatiale européenne (ESA) et président de Novespace, mardi matin sur Europe 1.
"Ce qui compte pour un voyage habité, c’est s’assurer qu’on a déjà sur place des ressources qu’on n’a pas besoin d’emmener de la Terre et préparer psychologiquement les équipages. L’Agence spatiale européenne est assez experte : c’est une sonde européenne qui a découvert l’eau la première fois sur Mars il y a une dizaine d’années. L’ESA se spécialise aussi sur l’aspect humain, nous avons la fameuse expérience Mars 500. On a isolé six personnes pendant 500 jours. Et puis nous avons deux sondes qui partent, ExoMars 2016 et ExoMars 2018. Ces découvertes renforcent l’intérêt de ces sondes qui vont partir l’année prochaine et dans deux ans", a-t-il souligné.
"Pour la première fois des humains ne verront plus la Terre". Mais pourquoi cette planète intéresse-t-elle tant les scientifiques ? "Mars, c’est une planète qui se rapproche de la Terre, c’est une des rares planètes dans le système solaire qui a une atmosphère", a rappelé Jean-François Clervoy. Son étude est donc prioritaire et va s'accélérer : "dans vingt ans, trente ans, quarante ans, je ne sais pas : on ira sur Mars, c’est sûr. Je pense que les premiers humains iront vers Mars mais pas sur Mars. Ils resteront probablement en orbite et piloteront des robots en temps réel, un peu comme l’a fait un Danois il y a deux semaines en commandant depuis la Station spatiale internationale un robot sur Terre".
Une telle mission n'est cependant pas sans danger car "pour la première fois des humains ne verront plus la Terre, ne parleront plus avec la Terre, ne pourront plus revenir en cas d’urgence. Cela n’est jamais arrivé dans l’histoire de l’astronautique.