Ce mardi soir, Emmanuel Macron va s'adresser aux Français. Le chef de l'État devrait aborder la question de la situation sanitaire, qui s'est légèrement dégradée ces derniers jours. En fin de semaine dernière, le taux d’incidence était de 69 cas pour 100.000 habitants, soit presque le double d'il y a un mois. Pour éviter que les hôpitaux ne soient à nouveau saturés, plusieurs sujets figurent sur la table d'Emmanuel Macron, et notamment l'hypothèse d'une troisième dose obligatoire pour les plus de 65 ans. Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille, était l'invité d'Europe Midi. Il a expliqué l'intérêt d'une telle mesure.
Diviser par 20 les risques de forme grave
"Les études faites en Israël ont montré que lorsque vous avez plus de 65 ans et que vous dépassez le sixième mois après la seconde injection, votre immunité baisse. Et le fait de vous revacciner avec une troisième dose divise par 10 le risque d'être contaminé et par 20 le risque de faire une forme grave", a expliqué l'épidémiologiste, qui a reconnu que la situation sanitaire se dégradaient légèrement. "On fait face à une remontée des chiffres. Certes elle n'est pas énorme, mais pour éviter qu'elle ne le devienne, il faut prendre des mesures suffisamment tôt. Autant anticiper cette baisse d'immunité qui pourrait conduire à une augmentation des cas graves."
Philippe Amouyel a également rappelé qu'il existait aussi beaucoup d'adultes qui n'étaient toujours pas vaccinés. Chez les plus de 80 ans, 500.000 personnes n'auraient pas encore reçu la moindre dose. La campagne de rappel pour les personnes à risques, elle aussi, est importante. "Le fait d'accélérer la vaccination permettrait d'éviter un éventuel rebond, qui nous permettrait de passer un hiver serein", a expliqué l'épidémiologiste.