Le superordinateur de Google a eu le dernier mot mardi dans l'affrontement de l'homme et de la machine, face à Lee Se-Dol, grand maître sud-coréen du jeu de go, enlevant la dernière manche pour terminer sur un score de quatre victoires à une.
Un résultat sans appel. Ce résultat sans appel est une victoire pour les créateurs d'AlphaGo, qui avaient comparé le jeu de go à l'"Everest" de l'Intelligence artificielle (IA). Le champion du monde sud-coréen de 33 ans avait bien réussi à marquer un point pour l'humanité en remportant la quatrième manche dimanche. Mais le programme d'intelligence artificielle AlphaGo est revenu mardi au mieux de sa forme destructrice, tirant le meilleur parti de ses algorithmes qui lui permettent d'apprendre de ses expériences.
"Le combat du siècle". Présentée par la presse sud-coréenne comme "le combat du siècle", la série a été regardée de très près par des dizaines de millions d'amateurs de ce jeu inventé en Chine il y a près de 3.000 ans, pour la plupart en Asie de l'Est, ainsi que par les spécialistes de l'IA. L'aspect "homme contre la machine" du combat l'a propulsé en une de la presse internationale, la performance d'AlphaGo étant saluée comme un tournant pour l'IA.
Un ordinateur capable de créativité et d'imagination. Le résultat du match était au moins aussi attendu que celui qui s'était soldé, en 1997, par la défaite du champion du monde d'échecs Garry Kasparov contre l'ordinateur Deep Blue d'IBM. Mais le défi pour la machine semblait bien plus relevé au jeu de go, dans lequel deux adversaires tentent d'occuper le plus d'espace sur un plateau quadrillé en plaçant alternativement des pions (pierres) noirs et blancs. La taille du tablier - 19 lignes sur 19 - offre un nombre incalculable de configurations possibles - davantage qu'il n'y a d'atomes dans l'univers. Ce qui signifie que l'intuition et la créativité sont essentielles pour gagner à très haut niveau. Deux domaines dans lesquels l'humain, croyait-on, était nécessairement supérieur à la machine.